La France, aux côtés de plusieurs autres pays dont la Belgique et le Luxembourg, a officiellement reconnu "l'État de Palestine" lundi dernier, le 22 septembre, lors d'une allocution à l'ONU. Ce geste s'inscrit dans un mouvement historique visant à intensifier la pression sur Israël pour qu'il mette un terme à la guerre à Gaza. Bien que cette reconnaissance soit principalement symbolique, elle souligne l'importance croissante de la question palestinienne sur la scène internationale. Dans le même temps, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a plaidé pour l'adhésion complète de l'État palestinien à l'ONU, alors que l'Égypte a annoncé son intention d'accueillir une conférence sur la reconstruction de Gaza dès qu'un cessez-le-feu sera instauré.
EN BREF
- La France a reconnu l'État de Palestine lors d'une session à l'ONU.
- Emmanuel Macron a prévenu qu'il ne resterait pas inerte face à d'éventuelles représailles israéliennes.
- Le président palestinien a appelé le Hamas à rendre les armes et a condamné les attaques du 7 octobre.
La France prête à faire face aux représailles israéliennes
Lors d'un entretien avec BFMTV à New York, Emmanuel Macron a affirmé que la France ne resterait "pas inerte" en cas de représailles israéliennes à la suite de cette reconnaissance. "On est prêt. On a planifié toutes les options possibles", a-t-il déclaré, rajoutant que Paris défendrait les intérêts français partout où ils sont présents.
Appel à la paix : Macron interpelle Trump
Emmanuel Macron n’a pas manqué d’adresser un message fort à son homologue américain, Donald Trump. "Le prix Nobel de la paix n'est possible que si vous arrêtez ce conflit", a-t-il affirmé en réponse à la tribune de Trump, qui a déclaré vouloir le prix Nobel de la paix. Le président français a souligné que la création d'un État palestinien dépendra de la reconnaissance de ce dernier par Israël.
Israël ferme le point de passage Al-Karameh
À noter, l'Autorité palestinienne a récemment annoncé qu'Israël fermera indéfiniment le principal point de passage entre la Cisjordanie occupée et la Jordanie, Al-Karameh. Cette fermeture, rapportée à partir de ce mercredi, va restreindre l'aide humanitaire destinée à Gaza, provoquant des inquiétudes croissantes quant à la situation humanitaire sur le terrain.
Reconnaissance de l'État de Palestine : Une "récompense" pour Trump
Donald Trump a rejeté la reconnaissance de l'État de Palestine, la qualifiant de "récompense" pour les actions du Hamas. "Ce serait une récompense pour ces atrocités horribles, y compris celles du 7 octobre, alors même qu'ils refusent de libérer les otages", a-t-il répété. Cette déclaration témoigne de la complexité d'une possible résolution de la crise, où les opinions continuent d'être fortement polarisées.
Les divisions en France sur la question palestinienne
Sur le plan national, la reconnaissance par la France de l'État palestinien a suscité des réactions variées. Les partis de gauche y voient un espoir de paix et une victoire symbolique. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, a salué ce geste comme un "pas vers un cessez-le-feu". À l'inverse, la droite demeure sceptique. Bruno Retailleau, président des Républicains, a souligné qu'on ne peut reconnaître un État palestinien que sous certaines conditions. Les critiques vont même jusqu'à affirmer que la décision de Macron pourrait renforcer le Hamas plutôt que d'apporter la paix.
La vision pour Gaza : Vers la reconstruction
Enfin, l'Égypte s'est engagée à organiser une conférence sur la reconstruction de la bande de Gaza, une initiative qui pourrait s'avérer cruciale pour le futur du territoire dévasté par le conflit. Le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouly, a affirmé que cette conférence aurait lieu "dès qu'un cessez-le-feu sera trouvé". Cette annonce est attendue par de nombreux pays de la région qui cherchent à redonner espoir à une population meurtrie.
Alors que la situation à Gaza continue d'évoluer, la reconnaissance de l'État de Palestine par la France, bien que principalement symbolique, démontre une volonté politique d'affronter les tensions régionales. Dans un contexte mondial complexe, ce geste pourrait être le prélude à des discussions plus constructives et des actions susceptibles d’amener un apaisement durable.