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Brésil : le fils de Bolsonaro poursuivi pour lobbying auprès de l'administration Trump

by Matthieu Dourtou
Brésil : Le fils Bolsonaro dans la tourmente pour ses liens avec l'administration Trump

 

Un climat de tensions s'intensifie autour de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro. Ce lundi, l'un de ses fils, Eduardo Bolsonaro, a été inculpé pour entrave à la justice dans le cadre du procès qui vise son père, condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État. Le parquet brésilien l'accuse d'avoir exercé un lobbying auprès de l'administration Trump pour nuire aux autorités judiciaires brésiliennes. Cette situation tragique soulève des interrogations profondes sur la santé de la démocratie au Brésil.

EN BREF

  • Le fils de Jair Bolsonaro, Eduardo, est inculpé pour entrave à la justice.
  • Le Trésor américain a imposé de nouvelles sanctions après la condamnation de Bolsonaro.
  • La défense de Bolsonaro envisage de faire appel et de soutenir une amnistie au Parlement.

Au cœur de ces événements marquants se trouve une réaction immédiate : quelques heures après l'inculpation de Eduardo Bolsonaro, les États-Unis ont réagi en imposant de nouvelles sanctions contre son père. Selon les autorités américaines, ces décisions sont justifiées par des accusations de violations des droits humains. Cette relation singulière entre le Brésil et les États-Unis, autrefois marquée par la proximité entre les gouvernements, semble désormais être en déséquilibre.

Des sanctions ciblées

Les récents développements ne s'arrêtent pas là. Le Trésor américain a également visé Viviane Barci de Moraes, l'épouse du juge Alexandre de Moraes, chargé du procès de Jair Bolsonaro. Ce dernier bénéficie déjà de sanctions individuelles, en vertu de la loi Magnitsky, qui permet de sanctionner les individus accusés de violations des droits humains.

Le juge Moraes a exprimé son indignation face à ces mesures, soutenant que l'application de cette loi est une violation du droit international et une atteinte à la souveraineté brésilienne. Il a déclaré : « L'application illégale et lamentable de la loi Magnitsky contre mon épouse (...) viole le droit international, la souveraineté du Brésil et l'indépendance du judiciaire. » Cette réaction souligne les tensions croissantes entre les deux nations.

Une agressivité réciproque

Du côté américain, Marco Rubio, secrétaire d'État, a justifié les sanctions en affirmant qu'elles visaient à tenir les responsables brésiliens pour compte de leurs abus de pouvoir et des atteintes aux droits humains. D’autre part, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a déclaré que son ministère poursuivra son action contre toute personne apportant un soutien matériel à des violations.

Alors que Jorge Messias, avocat général de l'Union, dénonce une agression injuste, ces tensions juridiques prennent des tournures inattendues. Le 11 septembre dernier, Bolsonaro a été condamné par la Cour suprême du Brésil à 27 ans de réclusion pour avoir conspiré afin de rester au pouvoir après sa défaite électorale face au président actuel, Luiz Inácio Lula da Silva, en 2022.

Des manifestations se multiplient

Cette condamnation a suscité des réactions passionnées à travers tout le pays. Des dizaines de milliers de sympathisants de gauche ont manifesté pour exprimer leur rejet de l'idée d'une éventuelle amnistie qui pourrait bénéficier à l'ancien président. Les contestations populaires révèlent l'intensité des enjeux politiques et sociaux, exacerbés par les implications internationales de cette affaire.

Les incarcérations et les sanctions réciproques ne sont qu'une partie d'un récit plus vaste, illustrant les fractures au sein de la société brésilienne. Les choix politiques du passé commencent à peser lourdement sur l'avenir des relations internationales du Brésil, alors que le pays se cherche une voie vers la réconciliation et la stabilité démocratique.

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