Home ActusNews Auto-écoles en grève : quels impacts sur les délais et les tarifs ?

Auto-écoles en grève : quels impacts sur les délais et les tarifs ?

by Matthieu Dourtou
Grève des Auto-écoles : Conséquences sur les délais et les tarifs

Le mouvement annonce des *mobilisations massives* pour ce lundi 29 septembre, avec des **professionnels de la conduite** en grève afin de dénoncer les conditions **difficiles** auxquelles leurs élèves sont confrontés pour obtenir leur permis de conduire.

EN BREF

  • Les professionnels de la conduite manifestent pour dénoncer de longs délais d'attente pour passer le permis.
  • La pénurie d'inspecteurs aggrave la situation, avec des conséquences sur la réussite des candidats.
  • Des solutions innovantes sont proposées pour améliorer l'accès à l'examen et réduire les risques de conduite illégale.

Les auto-écoles, en particulier les écoles de conduite traditionnelles, se mobilisent contre ces délais qui peuvent atteindre jusqu'à *huit mois d'attente* dans certaines villes. En raison de cette situation, certains candidats, n'ayant pas les moyens de financer des heures de conduite supplémentaires — **coûtant entre 45 et 60 euros l’unité** — se voient contraints de prendre des risques, que ce soit en conduisant illégalement avec des proches ou en cherchant des moniteurs non certifiés sur Internet.

Un obstacle à l'emploi

Un **sondage** réalisé par OpinionWay pour "En voiture Simone" souligne que près de *64 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans sans permis* estiment qu'il est très difficile d'obtenir un rendez-vous pour passer l'examen. Patrick Mirouse, président du réseau d'auto-écoles ECF, alerte même sur le fait qu'« un jeune sur deux n'obtient pas son emploi car il n'a pas son permis ». Cette situation ne fait qu'ajouter à la frustration des candidats, souvent coincés entre leur désir d'obtenir leur permis et les interminables délais d'attente.

Il est à noter que ces jeunes font face à une nouvelle réalité : de plus en plus d'entre eux poursuivent des études supérieures sans avoir passé leur permis. *La mobilité subie* devient alors un véritable frein à leur avenir professionnel.

Pénurie d'inspecteurs, un problème structurel

Les écoles de conduite sont désormais à la merci du nombre de places d'examen accordées par les préfectures. Actuellement, il y a moins de *1500 inspecteurs* sur le territoire pour enseigner la conduite à près de **1,4 million d'élèves**. Bien que des postes aient été créés (15 en 2023, 38 en 2024, et 103 attendus en 2025), les représentants des auto-écoles estiment qu'il faudrait embaucher entre **150 et 200 inspecteurs** supplémentaires pour répondre à la demande croissante.

En outre, le taux de réussite au permis de conduire reste alarmant : il stagne juste au-dessus de *50 %*. Plusieurs solutions émergent pour tenter d’améliorer la situation, comme l'idée de faire passer le nombre d'heures de conduite avant l'examen de **20 à 28 heures**, d'instaurer un système de rattrapage, ou même d’abaisser l’âge pour la conduite accompagnée de 16 à 14 ans. Patrick Mirouse propose de mettre en place des tests sur simulateur pour évaluer si un élève est réellement prêt à passer l’examen, afin de mieux adapter le parcours de formation à chaque candidat.

Mobilisation à Paris

A Paris, les professionnels de la conduite ont organisé des **opérations escargots** à partir de 7 heures du matin sur plusieurs axes principaux, notamment à Clichy, Clignancourt, Auteuil et Vincennes. À cela s’ajoute un rassemblement prévu place de la République en milieu de journée. Tandis que certains acteurs du secteur, comme les auto-écoles en ligne, n'ont pas suivi le mouvement de grève, ils affirment néanmoins soutenir l'initiative.

Les mobilisations de ce jour, qui visent à sensibiliser sur les difficultés rencontrées par les candidats au permis de conduire, soulignent un certain désespoir au sein d'un secteur en pleine mutation et mettent en lumière la nécessité d'une réforme structurelle en profondeur. Les représentants des auto-écoles espèrent également être reçus à Matignon pour exposer leurs revendications.

Alors que la question du permis de conduire est plus que jamais au cœur des préoccupations, il est crucial de se demander comment les solutions envisagées pourront réellement transformer le paysage de la formation à la conduite en France, et ainsi répondre aux enjeux de mobilité de la jeunesse.

Vous aimerez aussi