Home ActusNews Finalement, c'est Nicolas qui doit régler la note !

Finalement, c'est Nicolas qui doit régler la note !

by Matthieu Dourtou
Ultimately, It's Nicolas Who Has to Foot the Bill!

 

En septembre 2021, Nicolas Sarkozy publiait un ouvrage intitulé Promenades, une sorte de réflexion personnelle qui semble aujourd'hui prémonitoire. Ce mois-ci, il se retrouve sous surveillance judiciaire, testant les limites du système pénal français. Trop souvent, les politiques sont perçus comme déconnectés de la réalité, au-dessus des lois et jamais jugés comme des citoyens lambda. Pourtant, Sarkozy a coché toutes les cases de l'accès à la justice : garde à vue, mise en examen, perquisitions et même un bracelet électronique. Sa dernière mésaventure ? Une visite immersive prévue en milieu carcéral, à la Santé. Heureusement, le supplice du pal ayant disparu, il ne finit pas comme une olive sur un cure-dent mais bien dans l'œil du cyclone médiatique.

EN BREF

  • Sarkozy, un ancien président français, a déjà connu l'ensemble des procédures judiciaires.
  • Actuellement, il est condamné à cinq ans ferme pour négligence, sans preuves de corruption.
  • Les jeux d'esprit entourant les charges pesant sur lui rappellent un quadrillage absurde de la justice.

Sarkozy est devenu, à sa façon, le « Patron incognito » d'un système carcéral qui semble lui offrir un terrain de jeu particulier. Plutôt que de s'illustrer dans de grandes conférences internationales, il pourrait animer des masterclasses à l'École nationale de la magistrature, renouant avec une institution qui ne l'a jamais véritablement apprécié, ni lui réciproquement. Mais sur quels faits repose sa condamnation actuelle ? Étrangement, cela semble être la négligence.

En effet, la justice l’a condamné à cinq ans de prison, mais les accusations de corruption, de financement occulte ou de détournement de fonds n'ont pas pu être prouvées. On pourrait dire qu'il est une proie facile, mis en lumière par un système qui exige des comptes à tous, y compris à ceux qui ont occupé le plus haut poste de l'État. Les juges n'ont pas trouvé de valise remplie d'argent libyen ni de transactions frauduleuses sur PayPal. Mais l'idée d'un cadre où de telles actions auraient pu se produire semble suffire pour le rendre coupable.

Comme le décrivait un juriste avec une certaine ironie : « Monsieur Sarkozy, vous êtes coupable de ne pas ignorer ce que vous ne pouviez pas ne pas savoir ». Cela pose des questions quant à la nature même de la justice et de ses interprétations. Cette logique pour le moins complexe pourrait permettre de condamner n’importe qui, même un végétarien pour braconnage, simplement parce qu’il aurait dû savoir qu'il y a des sangliers dans les bois.

Des juges sous le feu de la critique

Il serait intéressant de voir comment la perception public des juges pourrait évoluer. Qui aurait cru qu'il existerait des juges de droite en France ? Dans un futur proche, nous pourrions bien voir une défense troublante du régime de Kadhafi, présenté comme la victime d’un abus de faiblesse plutôt qu’un auteur de méfaits. Au fond, Sarkozy se retrouve malgré lui dans un théâtre d'absurde où ses actes devaient être à la fois interprétés et jugés. Dans cette mise en scène, il pourrait apparaître comme un brouteur français de Kadhafi, échangeant des promesses d'argent comme d'autres font des SMS amicaux : « Salam mon frère, urgent, j'ai besoin de dix millions pour débloquer mes fonds. » Et sa réponse serait alors d’un humour noir : « Je ne pouvais pas ne pas cliquer ». Une savoureuse ironie, au sein d’une réalité judiciaire déconcertante.

Ce parcours de Nicolas Sarkozy interpelle : il symbolise les dérives d'un système qui, parfois, pourrait sembler se jouer des hommes. Mais ce n'est pas seulement l'histoire d'un homme politique, c'est une véritable réflexion sur la justice et ses travers. Au fil de ses interactions avec le système judiciaire, il incarne une tragédie moderne, celle d'un homme qui a dirigé le pays et qui, maintenant, doit naviguer dans ses propres ombres. À l'heure où les réflexions sur la réforme de la justice sont plus pertinentes que jamais, la saga de Sarkozy ouvre un débat essentiel sur le respect des lois et l'équité de leur application.

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