EN BREF
- Rafie Shouhed, 79 ans, réclame 50 millions de dollars après avoir été violemment arrêté.
- L'incident soulève des questions sur le comportement des agents de l'ICE.
- Des manifestations en Californie mettent en lumière les tensions liées à l'immigration.
Les faits se sont déroulés lorsque M. Shouhed, propriétaire d'une station de lavage automobile, tentait de montrer aux agents les autorisations de travail de ses employés. Les images de vidéosurveillance révèlent qu'il a été interpellé sans explication, alors qu'il avait déjà affirmé être un citoyen américain. « Trois personnes s’assoient sur moi, et je les supplie : Je ne peux pas respirer ! Je ne peux pas respirer ! » a raconté Rafie Shouhed, dont l'état de santé est préoccupant.
Côtes fêlées et traumatisme crânien
Les agents, selon lui, ont agi tels des « chasseurs de prime », sans justification apparente. Après plusieurs tentatives pour expliquer sa situation, ce septuagénaire a été embarqué dans un centre de rétention, où il a passé environ douze heures. Ses blessures sont sérieuses : il souffre de côtes fêlées et pourrait avoir un traumatisme crânien. Même quinze jours après les faits, il présente encore un coude enflé et un hématome conséquent à l’avant-bras droit.
Le ministère de la Sécurité intérieure, contacté pour clarifications, a confirmé que l'opération ciblait des immigrés clandestins, ayant procédé à l'arrestation de cinq d'entre eux à cette occasion. Selon leur version, Rafie Shouhed aurait entravé leur action, ce que son avocat, Jim DeSimone, qualifie de « pure invention », affirmant que c’est de la diffamation. « Combien de personnes doivent être gravement blessées ou mourir avant que nous changions la façon dont ces agents d’ICE interviennent ? » s'est-il indigné, pointant du doigt l'utilisation excessive de la force.
Des restrictions contre les contrôles au faciès levées récemment
Les opérations de police de l'immigration, particulièrement musclées sous l'administration Trump, ont suscité de vives controverses en Californie. Des manifestations, parfois violentes, ont eu lieu à Los Angeles, en réaction à des méthodes jugées excessives. Parmi les incidents faisant débat, on note le décès d'un sans-papier lors d'une opération récente.
Pour atténuer les effets des contrôles au faciès, certaines restrictions avaient été imposées à la manière d'opérer pour les agents, restrictions qui ont été levées récemment par la Cour Suprême. Le juge Brett Kavanaugh, représentant la majorité conservatrice, a affirmé que les agents d'ICE "libèrent immédiatement" les citoyens américains qu'ils contrôlent. Un point de vue que conteste fermement Jim DeSimone : « La Cour suprême vit dans un monde des Bisounours, si elle pense que c’est ce qui se passe, » a-t-il déclaré, dénonçant le manque de communication et la brutalité sourde de ces interventions.
Ce cas met en lumière les tensions profondément ancrées autour du traitement des immigrants et des réglementations sévères sur le contrôle de l'immigration aux États-Unis. Les plaintes d'abus et l'appel à une réforme plus humaine des processus d'arrestation résonnent désormais avec une intensité nouvelle, appelant à réfléchir sur les méthodes et les protocoles en vigueur.