Il est « crucial » que l’Europe finance plus d’achats d’armes américaines pour Kiev
L’Europe doit renforcer son soutien financier en matière d’achats d’armes américaines destinées à l’Ukraine, a déclaré mercredi Alyona Getmanchuk, l’ambassadrice ukrainienne auprès de l’OTAN. Lors d’un entretien accordé à l’Agence France-Presse au siège de l’Alliance à Bruxelles, elle a souligné que l’Ukraine a besoin de ces équipements pour faire face à l’agression russe, notamment en raison de l'insuffisance des dépôts d'armement en Europe.
EN BREF
- Alyona Getmanchuk appelle l'Europe à financer des achats d'armes américaines pour l'Ukraine.
- L'initiative PURL finance le transfert d'armements américains essentiels.
- Les besoins ukrainiens se chiffrent à environ un milliard de dollars par mois.
Dans ses déclarations, l’ambassadrice a précisé : « Les pays européens de l’OTAN ne peuvent pas remplacer, ni en modèle, ni en volume, ni en rapidité de livraison, les armes américaines ». Son message ne laisse guère de place à l’ambiguïté : les équipements militaires fournis par les États-Unis sont indispensables, surtout pour la défense aérienne, dans le contexte actuel marqué par une intensification des attaques russes.
Une grande partie des armements destinés à l’Ukraine provient de l’initiative PURL, un fonds multinational dirigé par les États-Unis. Alyona Getmanchuk a affirmé que de nombreux systèmes d’armement, tels que les batteries de défense anti-aérienne Patriot, ne peuvent être acquises que par ce biais. L’ambassadrice, en fonction depuis août 2025, a également mentionné que l’Ukraine a déjà reçu deux tranches d’aide d’environ deux milliards de dollars, financées notamment par les Pays-Bas et d’autres pays scandinaves.
Les engagements des pays comme l’Allemagne et le Canada, qui ont promis de financer deux autres tranches à hauteur de 500 millions de dollars chacun, témoignent d’une volonté de répondre aux besoins croissants de Kiev. « Ce serait idéal de finaliser les “paquets” 5 et 6 avant la réunion du groupe de contact », a commenté l’ambassadrice, renforçant ainsi l’idée d’une coopération internationale alignée sur des objectifs communs.
À l’heure actuelle, l’objectif de l’Ukraine est de recevoir environ un milliard de dollars par mois de pays européens pour assurer un soutien militaire continu. Toutefois, Getmanchuk a précisé que son pays ne privilégie pas les armements américains par rapport à ceux d'autres nations européennes. « Nous ne préférons pas les armes américaines aux armes françaises ou allemandes. Le problème réside dans le fait que nous demandons aux États-Unis des équipements que les Européens ne peuvent pas fournir », a-t-elle insisté.
Face aux frappes russes croissantes, en particulier sur les infrastructures énergétiques, l’Ukraine fait valoir qu’elle doit également être capable de frapper en profondeur sur le territoire adverse. « La défense aérienne est cruciale, mais en fin de compte, ce sont des antidouleurs. Pour frapper à la source de la douleur, il nous faut des frappes en profondeur », a affirmé Getmanchuk. Elle a également souligné l’importance de créer une perception de détermination parmi les Russes : « Il est essentiel de faire comprendre aux Russes que tout est possible ».
Dans un contexte géopolitique tendu, où les enjeux militaires et diplomatiques s’entremêlent, la position de l’Ukraine, soutenue par la solidarité de ses alliés, demeure cruciale. Ce soutien se manifeste non seulement par l’apport financier, mais également par une volonté affirmée d’adapter les réponses aux agressions en cours, préfigurant ainsi les contours d'un partenariat renforcé entre l'Ukraine et ses partenaires occidentaux.