Passeport, empreinte, photo : l'Europe lance son contrôle automatisé aux frontières
À partir de ce dimanche 12 octobre, les voyageurs non-européens souhaitant entrer dans un pays membre de l’Union européenne (UE) devront se soumettre à un nouveau contrôle automatisé. Ce dispositif exige la fourniture d’une photo et d'empreintes digitales, marquant une avancée significative vers une gestion frontalière plus intégrée au sein de l'UE.
EN BREF
- Les voyageurs non-européens doivent fournir des empreintes et une photo à la frontière.
- Le système sera mis en place progressivement afin d'éviter les encombrements.
- Un suivi des entrées et sorties sera désormais assuré, avec des sanctions possibles en cas de dépassement de séjour.
Cette nouvelle méthode vise, en effet, à remplacer le traditionnel tampon manuel apposé sur les passeports. En facilitant le partage d'informations entre États membres, elle permet d'assurer une meilleure traçabilité des entrées et des sorties, tout en luttant contre le séjour illégal.
Une mise en place échelonnée dans le temps
La mise en œuvre de ce système sera progressive. Dès dimanche, tous les ressortissants non-européens, hors Chypre et Irlande, se verront demander leur numéro de passeport, ainsi que leurs empreintes digitales et photos sur des bornes d'enregistrement à la frontière. Ce sera également exigé lors de l’entrée en Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse.
Pour éviter des files d'attente excessives, des ajustements ont été planifiés : les grands pays européens, comme la France et l'Allemagne, commenceront avec un nombre limité de contrôles. Les autorités françaises se veulent rassurantes, signalant qu'aucun « problème de congestion » n'est attendu pour ce jour-là.
Un défi majeur pour la France
La France, première destination touristique mondiale, fait face à un défi important en matière de gestion des flux. « Ce système représente un pas important vers un contrôle des frontières plus sûr et efficace », a déclaré Markus Lammert, porte-parole de la Commission européenne. Toutefois, certaines compagnies de transport sont préoccupées par la possibilité d'allongement des délais de passage aux frontières.
À ce jour, les plus petits États membres, tels que Malte, mettront en place ce système dès ce dimanche, tandis que les autres pays auront jusqu'à la mi-avril pour garantir l'enregistrement complet de l'ensemble des voyageurs.
La gestion des frontières sera particulièrement scrutée, notamment avec le Royaume-Uni, dont les ressortissants entreront également sous le coup de ces nouvelles exigences. Les autorités britanniques alertent sur l'anticipation de « quelques minutes » supplémentaires d'attente pour chaque passager au passage.
Une autorisation de voyage numérique en 2026
Les mesures ne s'arrêtent pas là. Une autorisation de voyage numérique, nommée ETIAS, est prévue pour 2026. Inspirée du système ESTA des États-Unis, elle obligera les ressortissants de pays exemptés de visa à remplir un formulaire en ligne et à régler une petite somme avant leur arrivée en Europe.
Les autorités européennes promettent de déployer des campagnes d'information afin de garantir une transition fluide vers ce nouveau système de contrôle. Selon elles, cet outil contribuera à prévenir la migration irrégulière et à renforcer la sécurité des citoyens européens.
Cette réforme, bien qu'attendue et débattue depuis près de dix ans, est l'une des étapes de la rationalisation et de la sécurité accrue des politiques migratoires en Europe, un sujet de préoccupation croissant dans un contexte géopolitique tendu.