La proposition du FSU-SNUipp visant à ôter les mentions "Toussaint" et "Noël" dans le calendrier scolaire a reçu un avis favorable du Conseil supérieur de l’éducation, une instance consultative. Elle n'a toutefois pas été retenue par le ministère.
EN BREF
- Le FSU-SNUipp propose de renommer les vacances de la Toussaint et de Noël.
- Cette proposition a reçu un soutien majoritaire au Conseil supérieur de l'éducation.
- Le gouvernement refuse de l'appliquer, invoquant la tradition.
Faut-il modifier l'appellation des vacances scolaires de la Toussaint et de Noël ? C'est le souhait du FSU-SNUipp, le premier syndicat des enseignants des collèges et lycées. Ce mercredi 1er octobre, au cours d'une réunion plénière du Conseil supérieur de l'éducation (CSE), une instance consultative placée sous la présidence du ministre de l'Éducation nationale, le syndicat a proposé des modifications pour le calendrier scolaire 2026-2027. Parmi les amendements, il figure la suggestion de remplacer les termes officiels des vacances scolaires de la Toussaint par "vacances d'automne" et ceux de Noël par "vacances d'hiver".
Cet amendement a reçu un avis favorable des membres du CSE, avec 44 voix pour, 7 contre et 2 abstentions. Malgré ce soutien, le ministère de l'Éducation nationale a décidé de ne pas le retenir. Dans un communiqué de clarification, le ministère a ainsi expliqué sa position.
Interrogé par franceinfo, le FSU-SNUipp affirme vouloir "remettre de la laïcité sur des documents purement administratifs". Comme l'explique le syndicat, il est essentiel que les documents de l'école, fondée sur des valeurs républicaines et laïques, soient également laïques. Le syndicat cite en exemple les vacances scolaires de printemps, qui étaient nommées jusqu'en 1974 "vacances de Pâques", un changement notable illustrant une volonté de séparation entre l'école et la religion.
La proposition a toutefois suscité des réactions vives, et le FSU-SNUipp évoque un "non-événement" dans la mesure où celle-ci fait l'objet de critiques, notamment à droite et à l'extrême droite. L'UNI, un syndicat classé à droite, a ainsi lancé une pétition pour "la défense des racines chrétiennes dans les vacances scolaires". La proposition a également été critiquée par le député du Rassemblement national, Matthias Renault, ainsi que par Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France.
Cette situation met en lumière le débat plus large sur la laïcité et l'évolution des traditions dans le contexte éducatif français. D'un côté, ceux qui prônent une mise à jour des terminologies pour refléter un cadre laïque recherché ; de l'autre, des voix qui s'accrochent au respect des traditions liées à des fêtes à connotation religieuse. Dans une société de plus en plus pluraliste, ce type de débat est amené à perdurer, soulignant ainsi les tensions autour de l’identité française et de ses valeurs fondatrices.
En définitive, les décisions prises au sein du Conseil supérieur de l'éducation montrent l'importance d'écouter la voix des enseignants tout en naviguant dans des contextes sociopolitiques souvent délicats. Le choix de conserver les noms traditionnels pour les vacances scolaires témoignent des enjeux qu'implique le respect des croyances et des valeurs laïques.