Home ActusNews Mobilisation générale contre Poutine : l'Essec analyse les nouveaux enjeux géopolitiques

Mobilisation générale contre Poutine : l'Essec analyse les nouveaux enjeux géopolitiques

by Matthieu Dourtou
Mobilisation Générale : L'Essec Déchiffre les Défis Géopolitiques Face à Poutine

Guerre en Ukraine : Les risques sous-estimés selon les experts

Guerre en Ukraine : Les risques sous-estimés selon les experts

EN BREF

  • Les dirigeants sous-estiment les menaces géopolitiques actuelles.
  • Les impacts économiques de la prise de Taïwan par la Chine pourraient être dramatiques.
  • La nécessité d'une mobilisation des entreprises face à la montée des risques globaux est essentielle.

Selon Aurélien Colson et Thomas Friang, leaders du baromètre Géoéconomie et Business, le monde traverse une période de bouleversements que les décideurs n'ont pas intégralement pris en compte. Dans un contexte global marqué par l'agression russe en Ukraine et les tensions croissantes autour de Taïwan, leurs observations mettent en lumière des angles morts dans la stratégie des entreprises françaises.

Les menaces géopolitiques sous-estimées

Aurélien Colson souligne que la menace chinoise sur Taïwan représente un risque majeur rarement abordé par les chefs d'entreprise. Selon une étude de Bloomberg, une opération militaire visant à prendre le contrôle de Taïwan pourrait engendrer une chute de 10 points de PIB mondial, due aux disruptions sur le marché des semi-conducteurs, où Taïwan joue un rôle clé.

Parallèlement, Thomas Friang attire l'attention sur les intentions de Vladimir Poutine à l'égard de l'Europe. Malgré la menace militaire souvent évoquée, seulement 8 % des dirigeants se préoccupent réellement de ses implications. En réalité, la guerre hybride que mène la Russie, qui inclut la désinformation et le sabotage d'infrastructures critiques, nécessite un réinvestissement dans la défense des nations européennes.

Un état de sidération chez les dirigeants

Le baromètre révèle une forme d’attentisme qui frôle le déni. Les dirigeants semblent espérer un retour à la normale alors que le monde a basculé dans une ère de post-mondialisation. L’interdépendance qui était synonyme d’optimisation devient, selon Colson, un vecteur de risque. La certitude d'un approvisionnement énergétique à bas coût n'est désormais plus qu'un vieux souvenir.

Colson considère qu’une prise de conscience est impérative. Les entreprises doivent réévaluer leur résilience face à des conditions économiques et géopolitiques fluctuantes. La lutte pour développer des compétences internes sur la géopolitique est désormais indispensable. À cet égard, près de 27 % des dirigeants avouent ne pas s’informer régulièrement sur les politiques étrangères.

L'importance d'agir

L’Alea d’inertie est un constat partagé au-delà des frontières françaises. À l’échelle mondiale, les directeurs d’entreprises cotées au New York Stock Exchange observent, dans une étude de l’Oliver Wyman, une montée de 20 % dans la reconnaissance des risques géopolitiques, mais seulement 13 % d’entre eux ont mis en place des stratégies d’adaptation.

Dans ce contexte, les petites et moyennes entreprises sont les plus vulnérables. Nombre d'entre elles prennent conscience de leur dépendance sans avoir les outils nécessaires pour y remédier. À titre d'exemple, deux ETI sur trois dans le secteur du commerce ont déjà subi des ruptures d’approvisionnement, entraînant des pertes significatives.

Vers une mobilisation générale

La réflexion sur l’économie de guerre, bien que confuse, offre une opportunité de redéfinir les priorités. Il est crucial que les dirigeants politiques gèrent de manière proactive les indicateurs géopolitiques afin d’anticiper et d’atténuer les impacts économiques de la guerre en Europe.
Friang souligne l’importance de passer à l’action et d'adopter une vision collective face aux défis futurs.

Si l'on veut arrêter les tensions dans une région, cela pourrait avoir un impact positif ailleurs. Le contact régulier entre Zelensky et Trump sur des sujets aussi divers que la défense et l’énergie témoigne d'une volonté de construire des ponts pour une paix durable.
Ce qui est nécessaire aujourd'hui, c'est un engagement collectif pour naviguer dans ces temps incertains.

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