Home ActusNews Graffitis "Mort aux colons" et "Vive le Hamas" découverts à Sciences-Po Strasbourg : plainte déposée

Graffitis "Mort aux colons" et "Vive le Hamas" découverts à Sciences-Po Strasbourg : plainte déposée

by Matthieu Dourtou
Controversial Graffiti at Sciences Po Strasbourg Sparks Legal Action

Sciences-po Strasbourg a déposé plainte ce mercredi après la découverte de graffitis anti-israéliens et à la gloire du mouvement Hamas sur l’entrée de son bâtiment. Cette situation illustre une montée des tensions et des débats passionnés qui se déroulent actuellement dans le paysage universitaire français, tout en rappelant le contexte tragique des événements récents au Proche-Orient.

EN BREF

  • Des graffitis pro-Hamas ont été découverts à Sciences-po Strasbourg.
  • La maire de Strasbourg a qualifié ces inscriptions d’« inacceptables ».
  • Les débats autour du conflit israélo-palestinien se intensifient sur les campus universitaires.

L'Institut d'études politiques (IEP) de Strasbourg a officiellement signalé ces dégradations au commissariat local et au parquet, invoquant des motifs tels que dégrations, antisémite et menaces, selon les informations fournies par l'université. Un journaliste de l'AFP a constaté que des slogans, écrits en lettres rouges sur les portes vitrées de l'IEP, affichaient des messages tels que « Gloire au Hamas » ou « Mort aux colons ». L’inscription « Palestine vaincra » a été observée et était en cours d’effacement sur un autre mur du bâtiment.

Des tags « inacceptables »

Les étudiants du Comité Palestine de Sciences-po Strasbourg se sont empressés de condamner ces graffitis dans un communiqué, affirmant qu'ils ne reflètent ni leurs mots, ni leurs idéaux, ni leurs actions. La maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a qualifié ces inscriptions d’« inacceptables », précisant qu'elles représentent une apologie du terrorisme et une offense aux valeurs républicaines.

L'ancienne maire de Strasbourg, aujourd'hui députée européenne sous les couleurs de Renaissance, Fabienne Keller, a qualifié cet acte d’« intolérable » et a plaidé pour des sanctions sévères contre ses auteurs. Parallèlement, la députée européenne du Rassemblement National, Virginie Joron, a également dénoncé les graffitis, en les qualifiant d’« antisémite » et incitant à la violence.

Ces événements sentent la tension grandissante dans un contexte déjà chargé, puisque l’apparition de ces inscriptions coïncide avec le deuxième anniversaire de l’attaque sans précédent perpétrée par le Hamas contre Israël. Cette attaque a causé la mort de 1 219 personnes, en grande majorité des civils, selon des données vérifiées par l’AFP et d'autres sources officielles. À ce jour, l'armée israélienne a affirmé qu’entre 47 et 25 otages restent captifs à Gaza, ajoutant une dimension tragique au récit.

De son côté, la réponse d'Israël à cette attaque a engendré une campagne militaire sur le territoire palestinien, entraînant des conséquences humanitaires dévastatrices et des pertes chiffrées à plus de 67 000 morts, majoritairement des civils, d’après le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres soutenus par les Nations unies.

Une mobilisation active à Strasbourg

La situation à Gaza suscite régulièrement des débats houleux en Europe et en Amérique du Nord, sur fond de montée de l’antisémitisme. Les tensions se manifestent non seulement par des actes symboliques comme ceux observés à Sciences-po Strasbourg, mais également par de vives controverses autour des partenariats de l'IEP avec certaines institutions israéliennes.

Depuis deux ans, une mobilisation pro-palestinienne active est observée sur le campus, entraînant des conflits avec la direction sur des sujets délicats. En effet, cette semaine, des étudiants manifestent leur opposition à la venue d’Éric Danon, ancien ambassadeur de France en Israël, qui est attendu jeudi. Ils l'accusent d’avoir justifié les dizaines de milliers de morts à Gaza, intensifiant ainsi le climat de conflit sur le campus.

De telles manifestations témoignent d’une dynamique complexe où se croisent engagement politique et tensions identitaires. Les institutions doivent naviguer avec soin entre liberté d'expression et respect des valeurs qui fondent la République. Le contexte actuel appelle à une réflexion approfondie sur la façon dont les discours et les actes peuvent influencer nos sociétés et nos valeurs communes.

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