Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a dévoilé ce dimanche 12 octobre, la composition de son deuxième gouvernement. Un cabinet qui, selon lui, incarne la diversité de la société civile, avec la présence de jeunes parlementaires et d’anciens ministres. Ce nouveau gouvernement se compose de six membres des Républicains et de trois de la formation Horizons. Cette annonce a immédiatement suscité des réactions variées au sein de la classe politique française.
EN BREF
- Le Premier ministre a présenté son nouveau gouvernement le 12 octobre.
- Des tensions au sein des Républicains et d’Horizons après cette annonce.
- LFI et RN se préparent à censurer le gouvernement dès son installation.
Du côté des Républicains, la réaction a été ferme. Samedi, lors d’un bureau politique, il a été décidé de n’offrir qu’un soutien texte par texte, car les conditions nécessaires à une participation active de LR au gouvernement n'étaient, selon eux, pas remplies. Cette décision a entraîné l'exclusion immédiate des membres frondeurs tels qu'Annie Genevard (Agriculture), Rachida Dati (Culture) et Vincent Jeanbrun (Logement). Ce dernier a d’ailleurs confirmé sa cessation de fonctions dans les instances dirigeantes du parti.
Du côté d’Horizons, l’annonce de la composition du gouvernement n’a pas été perçue comme une surprise. Arnaud Péricard, porte-parole du parti, a déclaré que les trois ministres avaient prévenu Édouard Philippe dans la journée, affirmant que « l'exclusion n'est pas dans l'ADN de cette jeune formation politique ». Les dirigeants d’Horizons attendent désormais la feuille de route du nouveau gouvernement, qui marquera un tournant pour le pays.
Des répercussions sur la scène politique
À gauche, la nomination de ce gouvernement a suscité des réactions négatives. Mathilde Panot, cheffe de file de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, a averti les nouveaux ministres sur le réseau social X :
« Ne déballez pas trop vite vos cartons. La censure arrive et le départ de Macron suivra ! »
À première vue, un climat de défiance règne chez LFI, qui ne cache pas sa volonté d’exercer une forte opposition.
Au Parti socialiste, le premier secrétaire, Olivier Faure, a quant à lui adopté une position plus mesurée. Bien qu'il ait affirmé sur BFMTV qu’il n’y avait pas de « deal » avec Sébastien Lecornu, il a exprimé son ouverture à ne pas censurer un Premier ministre qui serait prêt à revenir sur la réforme des retraites sans avoir recours à des procédures controversées.
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a également choisi de ne pas commenter la situation tout en laissant entendre que son appréciation de ce gouvernement était claire. La tonalité critique s'est accentuée avec les remarques du communiste Ian Brossat, qui a décrit cette nouvelle équipe comme « un énième gouvernement macroniste » rempli de “technos pur jus” et de membres « sans principes ». Cette dynamique inquiète, car elle pourrait renforcer les tensions politiques en France dans un climat déjà fragile.
Du côté du Rassemblement National, Marine Le Pen a fait savoir sur X que « le gouvernement sera censuré par le Rassemblement National et [leurs] alliés de l'UDR ». Elle a annoncé qu'une motion de censure serait déposée dès ce lundi, appelant également à la dissolution rapide de l’Assemblée nationale afin de donner la parole au peuple français.
Il semble donc que ce nouveau gouvernement se retrouvera rapidement confronté à des défis majeurs en matière d’opposition politique. La solidarité de certains partis, comme le RN et LFI, pourrait donner lieu à des débats houleux dans les mois à venir. La question qui se pose maintenant est de savoir comment ce gouvernement pourra naviguer dans cet environnement politique tumultueux et répondre aux attentes d’un électorat en quête de changements significatifs.
Ainsi, la scène politique française se prépare à une période intense, où chaque démarche, chaque proposition législative sera scrutée avec attention, marque de l'évolution constante des équilibres au sein du paysage politique national.