Le jeudi 9 octobre, Israël s'éveille enfin d’un long cauchemar. Pour la première fois en deux ans, un sentiment de soulagement palpable parcourt le pays. Tandis que certains célèbrent sur la Place des otages à Tel-Aviv, d'autres, comme un couple de septuagénaires à Jérusalem, retrouvent un espoir perdu. Ce couple témoigne par téléphone : “Israël est comme une grande famille. Ceux qui souffrent à Gaza sont comme nos enfants, c’est un immense soulagement.”

Une nation en quête de paix

Depuis le 7 octobre, les otages détenus par le Hamas n'étaient plus qu'une obsession nationale, le traumatisme d'un pays. Chaque jour, les visages des captifs, diffusés en boucle dans les médias, ont profondément marqué les esprits israéliens, omettant souvent le désespoir des Palestiniens de Gaza. Selon les annonces de Donald Trump, tous les otages devraient être libérés d’ici le 13 octobre, facilitant la promesse d’une fin aux combats incessants.

“Tant que les otages sont là-bas, vous ne pouvez pas être heureux, vous ne pouvez pas rassurer vos enfants”, déclare Michal Magen, de Nahal Oz, sous le bruit des explosions. La libération des captifs agira comme un catalyseur pour mettre fin à cette violence dévastatrice, ayant coûté la vie à plus de 65 000 Palestiniens. “Nous continuerons de souffrir du 7 octobre toute notre vie, mais les gens de Gaza souffrent tellement,” souligne-t-elle.

D'après une enquête de l’Israel Democracy Institute, la libération des otages est perçue par les deux tiers des Israéliens comme la principale justifications du conflit. Des élections se profilent, et la situation à Gaza pourrait devenir un enjeu cruciale pour le Premier ministre Benyamin Netanyahou.

L’avenir incertain d’Israël

En cas de réelle libération des otages, Israël se trouvera dans une position pour envisager des changements politiques significatifs. L’interruption de la guerre serait seulement le début d'un processus de réflexion sur la légitimité internationale du pays, se demandant comment reconstruire des relations après tant de violences.

“Une fois tous les captifs libérés, la guerre doit s’arrêter et nous devons envisager un horizon politique”, affirme un diplomate israélien. Cependant, les pressions internes restent fortes, et les partenaires de gauche pourraient s'opposer à ce projet. “Nous sommes prêts à raser Gaza pour retrouver nos otages,” ajoute ce même diplomate. Ces mots résument l’impasse actuelle et les enjeux que la paix implique.

Le choix de Netanyahou est crucial : accepter les accords proposés par Trump, même si cela implique des compromis difficiles, ou risquer une perte de pouvoir en cas de poursuite des hostilités.

Le sentiment est partagé : ces dernières semaines en Israël ont vu se maintenir un dialogue restreint avec le Hamas. Mais chaque geste en faveur de la paix en Palestine sera scruté, tant par les alliés que par l’opposition interne.

L’avenir proche doit être construit sur des actes, pour sauver Israël d’un conflit devenu interminable. Les décisions qui suivront cet accord marqueront un tournant historique et, peut-être, l’aube d’une nouvelle ère dans le conflit israélo-palestinien.