Madagascar traverse une crise politique majeure, avec des appels croissants à la démission du président Andry Rajoelina de la part des manifestants et même de certains militaires.
EN BREF
- Le président Andry Rajoelina appelle au respect de la Constitution face aux manifestations.
- Les manifestations ont commencé contre les coupures d'eau et d'électricité et ont évolué en une contestation de son gouvernement.
- Le bilan de la violence lors des manifestations fait état d'au moins 22 morts selon l'ONU.
Le 13 octobre 2025, lors de sa première allocution publique depuis le début des manifestations, le président Andry Rajoelina a exhorté le peuple malgache à "respecter la Constitution en vigueur". Dans un contexte tendu où des militaires se sont joints aux manifestants, cette déclaration cherche à restaurer l'ordre alors que les appels à la démission du chef d'État se multiplient. Rajoelina, au pouvoir depuis son élection en 2018, est en effet confronté à une contestation qui prend de l'ampleur depuis la fin septembre.
D’un ton grave, le président a déclaré : "Il n'y a qu'une seule issue pour résoudre ces problèmes, c'est de respecter la Constitution". Malgré ses appels pacifiques, la situation sur le terrain est tendue. Rajoelina a récemment déclaré qu'il se trouvait dans un "lieu sûr" après avoir subi une "tentative de meurtre", alimentant les doutes sur sa sécurité et sa crédibilité.
La crise a pris une tournure particulièrement violente ce week-end, et les manifestations se sont intensifiées. Initialement déclenchée par des coupures d'eau et d'électricité, la colère populaire s’est muée en une protestation plus large contre le gouvernement. Des scènes de violence ont éclaté, entraînant un bilan tragique d'au moins 22 décès selon des sources onusiennes, bien que le président conteste ce chiffre, évoquant 12 morts, tous désignés par lui comme des "pilleurs".
Lors de ce weekend dramatique, le président a dénoncé une "tentative de prise du pouvoir illégale", alors que les esprits s'échauffent au sein de la population. L'indignation face à la situation économique difficile, notamment dans un pays classé parmi les plus pauvres du monde, s'est propagée à une large partie de la société. Les tensions palpables témoignent d'un profond malaise social qui semble toucher jusqu'à l'armée, où des appels à un changement de direction commencent à émerger.
D'autres dirigeants sur la scène internationale, comme le président français Emmanuel Macron, ont également exprimé leur préoccupation face à la situation. Lors d'une question liée à Rajoelina, Macron a déclaré qu'il ne pourrait pas confirmer les détails de la sécurité du président, sans toutefois masquer son inquiétude : "Je n'en confirme rien aujourd'hui".
L'éclatement de cette crise à Madagascar interpelle sur la stabilité politique dans le pays. À mesure que les jours passent, il est crucial de suivre l'évolution de la situation. On observe une mobilisation impressionnante des citoyens, qui semblent déterminés à faire entendre leur voix dans un système où les inégalités et les coupures de services essentiels sont devenues la norme. Les revendications des manifestants pourraient-elles donner lieu à un changement significatif, tant attendu par la population malgache ?