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L'ONU réduit de 25 % ses Casques bleus face aux coupes budgétaires des États-Unis

by Matthieu Dourtou
ONU : 25% de réduction des Casques bleus en raison des coupes budgétaires américaines

Sous la pression croissante des coupes budgétaires annoncées par l'administration américaine, l'ONU prévoit une réduction significative de 25 % de ses effectifs de maintien de la paix à l'échelle mondiale. Cette décision, révélée par un haut responsable de l'organisation le mercredi 8 octobre, risque d’avoir des conséquences directes sur la sécurité et la protection des civils sur le terrain. Les coupes affecteront non seulement les forces militaires et policières, mais aussi un nombre important d'employés civils impliqués dans les missions.

EN BREF

  • Réduction de 25 % des Casques bleus, touchant 13 000 à 14 000 soldats et policiers.
  • Un déficit budgétaire de 16 à 17 % prévu pour les opérations de maintien de la paix.
  • Impact majeur sur neuf des onze missions de paix, notamment au Soudan du Sud.

Plus concrètement, cela signifie que 13 000 à 14 000 soldats et policiers seront rapatriés en raison de ces ajustements. La coordination nécessaire avec les pays contributeurs fait que ce processus pourrait débuter dans environ six semaines et s'étendre sur une période de 12 à 18 semaines.

Un cadre budgétaire en crise

Pour la période de juillet 2025 à juin 2026, le budget des opérations de maintien de la paix est estimé à environ 5,4 milliards de dollars, avec des contributions cruciales de 1,3 milliard de la part des États-Unis et 1,2 milliard de la Chine. Toutefois, la récente politique de l'administration américaine, marquée par un retour aux coupes drastiques dans l'aide extérieure, a engendré des incertitudes. D’après les informations relayées par Bloomberg, l'administration Trump s'est engagée à verser seulement 682 millions de dollars au budget 2025-2026, bien en deçà des besoins.

Les conséquences de ces nationalisations de fonds risquent de se faire sentir de manière inquiétante, affectant le bon fonctionnement des missions de maintien de la paix, en particulier dans des zones déjà instables comme le Soudan du Sud et la République Démocratique du Congo.

Les conséquences sur le terrain

Neuf des onze missions de maintien de la paix seront touchées par ces coupes. Les deux autres, qui comptent peu d'effectifs, bénéficient d'un financement distinct. Cela signifie que des missions cruciales déployées dans des zones de conflit, telles que l'est de la République Démocratique du Congo, le sud du Liban, ou encore en Centrafrique, devront s'adapter à des ressources considérablement réduites.

Cette réduction des effectifs a soulevé des inquiétudes parmi les organisations humanitaires. Louis Charbonneau, représentant de l'ONG Human Rights Watch, a exprimé son mécontentement face à cette situation, soulignant que cela pourrait compromettre la protection des convois humanitaires et des civils dépendants de l’aide. Il a plaidé pour que l'ONU donne la priorité aux activités humanitaires essentielles.

Au-delà des questions humanitaires, il y a également des préoccupations concernant l'impact sur la surveillance des cessez-le-feu. Richard Gowan, analyste à l’International Crisis Group, a signalé que bien que des réductions dans des zones comme Chypre ne soient pas critiques, des régions telles que le Soudan du Sud, où les Casques bleus jouent un rôle de protecteurs pour de nombreuses vies civiles, ressentiront profondément les effets de cette réduction. Cela risque d’envoyer un message alarmant, remettant en question l’engagement du Conseil de sécurité déployé pour assurer la paix.

Dans le cadre de ces ajustements, l'ONU devra non seulement rapatrier les effectifs mais également envisager la remise en état de sites abandonnés ou transférer le contrôle des opérations aux autorités locales, processus qui pourrait se révéler complexe et délicat.

La situation actuelle repose sur un équilibre fragile entre l'exigence de financements et le besoin d'une présence onusienne sur le terrain. Alors que les discussions budgétaires se poursuivent, l'incertitude persiste quant à l'avenir des missions de maintien de la paix, mettant ainsi en lumière les défis croissants auxquels fait face l’ONU.

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