Home ActusNews « Attaque sur le cortège présidentiel en Équateur : le président échappe à la mort »

« Attaque sur le cortège présidentiel en Équateur : le président échappe à la mort »

by Matthieu Dourtou
« Tentative d'assassinat du président équatorien : un drame évité de justesse »

Attaque contre le président de l'Équateur : un climat de tension persistante

Le président de l'Équateur, Daniel Noboa, a échappé à une attaque mardi alors qu'il circulait dans un véhicule officiel dans le sud du pays. Cet incident survient dans un contexte de manifestations indigènes de plus en plus tendues. Le gouvernement a confirmé qu'aucun mal n'a été fait à la vie du président, mais cet événement éclaire une situation politique tumultueuse.

EN BREF

  • Daniel Noboa visé par une attaque alors qu'il se rendait à un événement public.
  • La violence des manifestants est en hausse, avec des troubles civils depuis plusieurs semaines.
  • Le gouvernement équatorien a déposé plainte pour « tentative de meurtre » et a arrêté plusieurs suspects.

Lors de l'attaque, environ 500 personnes ont été impliquées, lançant des pierres sur le cortège présidentiel. Inés Manzano, ministre de l’Environnement et de l’Énergie, a déclaré à la presse : « Il y a aussi des traces de balles sur la voiture du président. » Des activités illégales et contestations politiques sous-jacentes se trouvent être le terreau de cette violence, révélant des tensions profondes au sein de la société équatorienne.

Des vidéos montrent des projectiles frappant les vitres du véhicule de sécurité, tandis que des cris de mise en garde résonnent à l'intérieur. Sur les réseaux sociaux, la présidence a qualifié cet événement" d'attaque" menée par des groupes cherchant à contrecarrer des initiatives gouvernementales visant à améliorer les conditions de vie dans les communautés locales.

Une plainte déposée

Des images de l'incident montrent des manifestants, dont certains portant des tenues traditionnelles, s'en prenant au cortège. En réponse à cette escalade de violence, le gouvernement a ouvert une enquête afin de déterminer l'origine des impacts sur le véhicule blindé du président.

Le véhicule était en route vers la localité andine de Cañar lorsqu'il a été pris pour cible. Après cet incident, le président a poursuivi son agenda en participant à un événement public à Cuenca, où il a condamné ces agressions : « Ce ne sont pas acceptables dans le nouvel Équateur », a-t-il déclaré avec fermeté.

Il a en outre affirmé que la loi s’appliquerait à tous et qu'« une poignée de vandales » ne l’empêcherait pas d’atteindre ses objectifs politiques.

Inés Manzano a précisé que le gouvernement avait déposé une plainte pour « tentative de meurtre » et que cinq individus avaient été arrêtés, ils devront faire face à des accusations de terrorisme, un délit qui peut entraîner des peines de jusqu’à 30 ans de prison.

Manifestations tendues

Depuis le 22 septembre, le gouvernement Noboa fait face à des manifestations massives.
Celles-ci sont menées par la Confédération des nationalités autochtones de l'Équateur (Conaie) en réaction à une politique de suppression des subventions sur le diesel. Le prix du gallon est passé de 1,80 à 2,80 dollars, provoquant une indignation considérable parmi les populations affectées.

Le bilan de ces mobilisations est inquiétant: un manifestant indigène a été tué par balles, 16 soldats ont été retenus en otage puis relâchés, avec environ 150 blessés parmi les civils, les militaires et les policiers, ainsi qu’une centaine d’arrestations.

La hausse des prix des carburants a déjà engendré des mouvements de contestation en 2019 et 2022, sous les gouvernements précédents de Lenin Moreno et Guillermo Lasso, qui avaient renoncé à toute augmentation suite à la pression populaire.

Les peuples autochtones représentent près de 8 % des 17 millions d'habitants de l'Équateur, bien que certains dirigeants estiment qu'ils forment 25 % de la population. Actuellement, le président Noboa, réélu en 2025, cherche à réduire les subventions au diesel pour alléger les dépenses publiques d'environ 1 milliard de dollars et financer une lutte plus efficace contre le crime organisé.

Confronté à une montée de la violence liée au narcotrafic, exacerbée par la position géographique de l'Équateur entre la Colombie et le Pérou, le gouvernement a ordonné le déploiement des militaires dans les rues pour maintenir l'ordre et sécuriser le pays.

Tandis que le climat de tension s’intensifie, les enjeux politiques, économiques et sociaux de l’Équateur deviennent de plus en plus cruciaux. Chaque jour, la géopolitique et les attentes des citoyens pèsent lourd dans la balance des décisions du président Noboa.

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