La Libertad Avanza, le parti de Javier Milei, est voué à quasiment tripler sa base parlementaire après les élections de dimanche, sans pour autant atteindre la majorité absolue.
EN BREF
- Javier Milei remporte plus de 40% des voix lors des élections générales de mi-mandat en Argentine.
- Le président ultralibéral voit son parti, La Libertad Avanza, tripler son nombre de sièges au Parlement.
- Une participation de 67,9%, la plus faible depuis le retour à la démocratie en 1983.
Au lendemain des élections générales du 26 octobre, le président argentin Javier Milei célèbre une victoire éclatante. En obtenant plus de 40% des voix au niveau national, les résultats surprenants lui permettent de contester les pronostics défavorables qui circulaient avant le scrutin. Milei s'est exprimé face à ses partisans dans son siège électoral à Buenos Aires, affirmant que ce succès est "la confirmation du mandat que nous avons reçu en 2023", un rendez-vous que le président qualifie de "chemin réformiste".
La Libertad Avanza, le parti de Milei, est désormais en position de tripler sa base parlementaire, mais doit composer sans la majorité absolue. Ce scrutin avait pour enjeu le renouvellement de la moitié des sièges de la Chambre des députés ainsi que d’un tiers du Sénat.
Le résultat s'avère apaisant pour l'exécutif, d'autant que ces dernières semaines avaient été marquées par une tension économique croissante. L'incertitude entourant le scrutin pesait lourdement sur le peso argentin, et avait conduit l'ancien président américain Donald Trump à proposer une aide potentielle pouvant aller jusqu'à 40 milliards de dollars. "Félicitations au président Javier Milei pour sa victoire écrasante en Argentine. Il fait un travail formidable!" a commenté Trump sur son réseau social Truth.
Un contexte économique tendu
La participation au vote, avec 67,9% des électeurs, est tombée à son niveau le plus bas depuis le retour à la démocratie en 1983. Pourtant, ce résultat est suffisant pour donner un souffle nouveau au président "anarcho-capitaliste" et lui permettre d'engager des réformes et des dérégulations sur les deux années restantes de son mandat.
Depuis son accession à la présidence, en 2023, Milei a utilisé des décrets pour légiférer, néanmoins ses interactions avec le Parlement sont devenues de plus en plus complexes, voire hostiles. Les critiques et les provocations se sont multipliées, qualifiant parfois le Parlement de "nid à rats". Les tensions sur le terrain politique reflètent une lutte plus vaste entre les réformes nécessaires et les résistances institutionnelles.
À ce stade, son administration se retrouve face à des défis économiques majeurs : un pays aux réserves de changes faibles et exposé aux turbulences financières. Avec un soutien accru à l'Assemblée, Javier Milei espère désormais mettre en œuvre son agenda de réformes tout en naviguant à travers un environnement politique et économique incertain.
Avec cette nouvelle dynamique à l’Assemblée, la route est parsemée d'embûches, mais l'enthousiasme de ses partisans pourrait bien insuffler le vent de changement que recherchait Javier Milei. Reste à voir comment il saura composer avec une opposition déterminée et une économie fragile. La gouvernance de Milei ne fait que commencer, avec des questions cruciales qui se posent sur la viabilité de ses mesures.