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Guerre en Ukraine : la Belgique face à la pression d'utiliser les fonds russes gelés

by Matthieu Dourtou
Belgium Navigates Pressure to Utilize Frozen Russian Funds Amid Ukraine Conflict

La situation en Ukraine, dévastée par la guerre, appelle à une réponse solide de la communauté internationale. En ce sens, le recours aux avoirs gelés de la Russie représente une opportunité majeure pour financer un prêt colossal de 140 milliards d'euros destiné à soutenir durablement l'Ukraine. Cependant, ce débat a créé un vif bras de fer entre la Belgique et ses partenaires européens, illustré par les réticences du Premier ministre belge, Bart de Wever. Ce dernier rappelle que près de 210 milliards d'euros d'avoirs de la banque centrale russe sont actuellement immobilisés chez Euroclear, une entreprise financière basée à Bruxelles.

EN BREF

  • Le Premier ministre belge Bart de Wever s'oppose à l'utilisation des avoirs russes pour financer un prêt à l'Ukraine.
  • La Belgique craint des conséquences juridiques et financières si une saisie des avoirs se produit.
  • Les tensions entre Bruxelles et d'autres capitales européennes s'accentuent, des pays comme la Pologne et le Danemark affichant une volonté de solidarité plus marquée.

Pour Bart de Wever, les risques juridiques et financiers doivent d’abord être évalués. En effet, aucune législation ne permet à la Belgique de saisir ces avoirs, représentant près de 30 % du produit intérieur brut du pays et deux tiers du budget des administrations publiques. Dans une analyse du journal Le Soir, l’éventualité de poursuites judiciaires pèse lourd, pouvant entraîner l’obligation pour la Belgique de rembourser ces fonds. Cette situation soulève des questions critiques : comment la Belgique peut-elle gérer ces avoirs sans mettre en péril ses finances publiques ?

Au-delà des enjeux financiers, Bart de Wever a signalé des menaces directes formulées par la Russie. L’administration de Vladimir Poutine aurait annoncé : "Si vous touchez à mon argent, vous en ressentirez les conséquences jusqu’à l’éternité." Cette déclaration souligne non seulement les tensions géopolitiques, mais également la vigilance accrue nécessaire pour protéger les dirigeants d'Euroclear, que la Belgique a placés sous protection rapprochée. Lors d’une récente conférence de presse, de Wever a souligné que comprendre les implications de ce dossier est crucial avant de prendre des décisions franches.

Des tensions chez les partenaires européens

La position de la Belgique ne semble pas obtenir le soutien escompté de la part de l'Union Européenne. De nombreuses capitales, marchant sur un ton contrasté, de leur côté estiment qu'il est impératif de montrer de la solidarité envers l'Ukraine. Des pays tels que la Pologne ont activement contribué en accueillant la principale plateforme d'approvisionnement en armes, tandis que le Danemark a déjà décidé d'envoyer des F-16 à Kiev sans demander de partage de risques. Un diplomate a déclaré dans le Financial Times : "Il n’y a pas de solution facile, chacun doit faire ce qu’il peut".

Les réticences de la Belgique continuent d'irriter certains dirigeants européens, en particulier lors d’un sommet récent à Copenhague. En réponse, la Commission européenne a tenté de rassurer en intégrant des dispositions conditionnelles sur le prêt, mais ces mesures sont jugées insuffisantes par Bart de Wever. En rappelant que 162 milliards d'euros d'avoirs russes se trouvent en dehors de la Belgique, il a appelé les autres pays à participer également à cette dynamique. "Mangeons toutes les poules", a-t-il lancé, soulignant qu'il ne fallait pas se concentrer uniquement sur les avoirs belges.

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