Le gouvernement américain a pris une décision difficile, mais nécessaire, ce mercredi 5 novembre. Face à la crise engendrée par le blocage budgétaire qui paralyse le pays depuis près d'un mois, il a demandé aux compagnies aériennes de réduire le nombre de vols. À compter de ce vendredi, les vols devraient diminuer de 10% dans une quarantaine d’aéroports parmi les plus fréquentés. Cette initiative vise à « réduire la pression » sur le contrôle aérien, un secteur déjà en difficulté avec un manque crucial de personnel.
EN BREF
- Réduction de 10% des vols dans 40 aéroports américains à partir de vendredi.
- 36ème jour de blocage budgétaire, impactant des centaines de milliers de fonctionnaires.
- Conséquences sur la sécurité aérienne en raison du manque d’aiguilleurs du ciel.
Les propos de Sean Duffy, le secrétaire aux transports, résonnent avec une certaine inquiétude face à la situation. Il a souligné qu'environ 2000 contrôleurs aéronautiques manquent à l'appel, ce qui complique la gestion des flux aériens. Ce conflit budgétaire a en effet entaché les rouages de l'administration fédérale, acculant de nombreux employés à un chômage technique sans rémunération, tandis que d'autres continuent de travailler sans être payés.
La crise actuelle est aussi inédite. Les États-Unis viennent de vivre leur 36ème jour de shutdown, battant des records historiques. Ce phénomène obscurcit la vie de plus de 60000 aiguilleurs du ciel et agents de la sécurité des transports, qui se trouvent pris au piège d'une situation économiquement et émotionnellement difficile. Un nombres croissants d'entre eux choisissent de ne pas se rendre à leur poste, accablés par l’absence de salaire.
Un week-end à risque
Cette décision de réduction des vols survient à la veille d’un week-end férié, où de nombreux Américains pourraient envisager de prolonger leurs escapades. Le 11 novembre, qui coïncide avec le Jour des Anciens Combattants, est traditionnellement un moment où les voyages en avion connaissent un pic d'affluence. Le secrétaire Duffy a averti que si les compagnies aériennes ne se conforment pas aux directives, la situation pourrait dérailler encore davantage.
Bryan Bedford, administrateur de la FAA (Federal Aviation Administration), a également exprimé ses préoccupations. En conférence de presse, il a insisté sur la nécessité pour les compagnies aériennes de collaborer afin d'atténuer les défis actuels. « Nous allons leur demander de travailler avec nous », a déclaré Bedford. Il a aussi souligné que malgré ces enjeux, le système demeure « extrêmement sûr », tout en restant vigilant à l'évolution des conditions.
Il a admis que cela représentait une situation « très inhabituelle », n’ayant pas été confronté à une telle réduction des vols durant ses trente-cinq ans de carrière. Le régulateur aérien évoque l’importance de préserver la sécurité et le bon fonctionnement du service aérien, sachant qu’en moyenne, 44000 vols sont contrôlés chaque jour par la FAA. Une réduction de 10% représente donc plus de 4000 vols à annuler, ce qui pose des défis supplémentaires pour les compagnies et les passagers.
Derrière ces chiffres se cachent des histoires de vies touchées, de projets de déplacements annulés et d'angoisse croissante. Les aiguilleurs du ciel, déjà surmenés, doivent jongler avec une pression accrue, travaillant des heures supplémentaires sans finance, illustrant un secteur déjà fragilisé par la crise financière.
Avec la perspective d'un week-end férié, les répercussions de cette décision ne seront pas seulement immédiates, mais pourraient également avoir des effets à long terme sur l’économie du transport aérien. Des mesures de cette envergure inédites interrogent les citoyens, leur permettant de réfléchir à la résilience du système aérien américain face à une telle adversité.