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Le procès Lafarge pour financement du terrorisme reporté au 18 novembre en raison d'une erreur.

by Matthieu Dourtou
Report du procès Lafarge pour financement du terrorisme au 18 novembre suite à une erreur administrative.

Le procès du groupe Lafarge et de huit anciens responsables, soupçonnés d'avoir financé des groupes djihadistes en Syrie jusqu'en 2014, a été renvoyé au 18 novembre 2025. Cette affaire suscite des interrogations sur les pratiques éthiques et juridiques d'une entreprise internationale en période de conflit.

EN BREF

  • Le procès Lafarge, accusé de financement de terrorisme, est prévu pour le 18 novembre 2025.
  • Bruno Pescheux, ancien dirigeant, a vu son ordonnance de renvoi considérée comme irrégulière.
  • Le groupe est soupçonné d'avoir versé des millions d'euros à des groupes djihadistes pour maintenir une cimenterie en Syrie.

Le tribunal correctionnel de Paris a constaté, lors de l'audience du 5 novembre, que l'ordonnance de renvoi présentait des irrégularités. En effet, elle a été renvoyée au Parquet national antiterroriste (PNAT) pour régularisation, ce qui a conduit à un report des débats, qui reprendront le 18 novembre 2025 pour se terminer le 19 décembre 2025.

Bruno Pescheux, ancien responsable de la filiale syrienne de Lafarge, a été mis en examen pour des faits commis entre 2012 et juillet 2014. Toutefois, l'ordonnance a élargi cette période jusqu'au 19 septembre 2014, ce qui constitue une irrégularité selon la jurisprudence de la Cour de cassation. Cette situation soulève des questions sur la capacité du système judiciaire à traiter correctement des affaires aussi complexes, tant sur le plan juridique que sur le plan moral.

Accusations graves de financement du terrorisme

Dans le cadre de cette affaire, Lafarge est accusé d'avoir versé plusieurs millions d'euros à des groupes rebelles djihadistes en Syrie, dont certains - tels que l'État islamique et Jabhat Al-Nosra (proche d'Al-Qaida) - sont classés comme organisations terroristes. Ce financement aurait été orchestré entre 2013 et 2014, afin de maintenir l'activité d'une cimenterie située à Jalabiya, dans le nord de la Syrie. L'impact d'une telle opération pose la question de la responsabilité des entreprises dans des contextes de conflit, ainsi que des implications éthiques et légales de leurs actions.

Aux côtés de Lafarge, plusieurs personnalités influentes ont été renvoyées devant le tribunal, y compris Bruno Lafont, l’ancien PDG de Lafarge, et cinq anciens responsables, ainsi que deux intermédiaires syriens. L'un de ces intermédiaires est d'ailleurs visé par un mandat d'arrêt international, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à cette affaire qui ne cesse de captiver l'attention médiatique.

Cette affaire du groupe Lafarge illustre une réalité troublante : les frontières entre profit et éthique s'estompent parfois dans des contextes extrêmes. Les enjeux dépassent largement les individus impliqués, touchent à la réputation d'une entreprise emblématique du secteur industriel français et invitent à une réflexion plus globale sur les pratiques des multinationales en temps de crise.

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