Les cigarettes électroniques suscitent de vives inquiétudes concernant la dépendance à la nicotine chez les jeunes. Dans un rapport publié ce lundi 6 octobre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) met en lumière le fait que plus de 15 millions d’enfants, âgés de 13 à 15 ans, dans le monde, consomment de ces produits. Bien que les industriels les présentent comme une alternative moins nocive aux cigarettes traditionnelles, l’OMS met en garde contre leur consommation chez les jeunes, qui ne fait qu’augmenter.
EN BREF
- 15 millions d’enfants entre 13 et 15 ans utilisent des cigarettes électroniques.
- L'industrie du tabac cible agressivement les jeunes, menaçant des décennies de progrès en matière de santé.
- 40 millions d'enfants fument du tabac, exposant des millions de personnes à des risques de maladies graves.
« Les chiffres sont alarmants », a souligné l’OMS, qui pour la première fois chiffre l’utilisation mondiale de la cigarette électronique à plus de 100 millions de personnes, dont ces adolescents. Etienne Krug, directeur des déterminants de la santé à l’OMS, précise que ces produits sont souvent présentés comme des moyens de réduction des risques, pourtant ils exposent les jeunes à une addiction précoce à la nicotine.
Au cours des dernières décennies, grâce aux efforts de lutte antitabac, le nombre de fumeurs a diminué, passant de 1,38 milliard en 2000 à 1,2 milliard en 2024. Pendant ce temps, la population mondiale continue d’augmenter, reflétant une tendance encourageante. Cependant, l’industrie du tabac répond aux avancées en lançant de nouveaux produits à base de nicotine, destinés à séduire les jeunes. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, souligne la nécessité pour les gouvernements d’agir avec célérité et détermination pour contrer cette tendance alarmante.
Une prévalence inquiétante chez les jeunes
Le rapport de l'OMS révèle qu'environ 40 millions d'enfants entre 13 et 15 ans fument actuellement du tabac, ce qui représente un jeune sur dix. Jeremy Farrar, sous-directeur général de l'OMS pour la promotion de la santé, note que cela signifie une exposition accrue au risque de maladies graves, d'invalidité, et même de décès prématurés à l'avenir. De plus, certains enfants commencent à fumer à un âge préoccupant, parfois bien avant leurs dix ans.
Alison Commar, responsable du rapport, met l’accent sur le rôle prépondérant de la publicité pour le tabac sur les réseaux sociaux, rendant la situation encore plus complexe. Les jeunes sont très exposés à ces messages publicitaires, souvent relayés par des influenceurs qui parlent d'autres sujets en même temps. Cela complique les efforts réglementaires visant à protéger les jeunes de ces pratiques.
Pour conclure, il est essentiel de comprendre que la lutte contre la dépendance à la nicotine chez les jeunes ne se limite pas à une simple question de réglementation mais nécessite un engagement collectif de la part des gouvernements, des parents et de la société dans son ensemble. La prise de conscience de cette problématique pourrait aider à préserver les gains réalisés en matière de santé publique au cours des dernières décennies.