Un changement de cap notable pour la délégation française au Parlement européen. Ce jeudi 9 octobre, des eurodéputés de la droite, sous l'impulsion de Jordan Bardella, leader du Rassemblement National, ont décidé de soutenir une motion de censure à l'encontre de Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Cette initiative repose sur leur opposition à l’accord commercial négocié entre l’Union européenne et les pays du Mercosur en Amérique latine, un sujet qui suscite un vif débat en France et en Europe.
EN BREF
- La droite européenne a soutenu une motion de censure contre Ursula von der Leyen.
- François-Xavier Bellamy a justifié ce soutien par des engagements envers les agriculteurs français.
- La motion a été largement rejetée avec 179 voix pour et 378 contre.
François-Xavier Bellamy, vice-président des Les Républicains, ainsi que plusieurs autres élus, sont les seuls membres du groupe du Parti Populaire Européen (PPE) à avoir appuyé cette démarche. Ce changement de position est d'autant plus marquant que lors d'une précédente tentative de censure, leur soutien s'était porté sur Ursula von der Leyen, malgré le fait qu'elle provienne de la même famille politique européenne.
Une opposition orchestrée
La motion de censure, déposée par le groupe de Jordan Bardella, était principalement motivée par des préoccupations liées à l'accord commercial avec le Mercosur. Lors d'un entretien avec l'agence AFP, M. Bellamy a clairement exprimé sa volonté de marquer son désaccord, soulignant que “la motion invoquait le Mercosur, ainsi que la nécessité de respecter nos parlements nationaux dans le processus de ratification de cet accord”.
Dans un climat politique où les intérêts des agriculteurs français sont souvent en jeu, il a insisté sur le fait qu'il était essentiel de rester fidèle aux engagements pris pendant leur campagne. “Cette motion... n’avait aucune chance de passer ; nous ne pouvions pour autant être en contradiction avec les engagements pris”, a-t-il ajouté. Le débat sur l'accord du Mercosur est particulièrement sensible en France, où de nombreux agriculteurs craignent la concurrence déloyale.
Les enjeux de cette censure
François-Xavier Bellamy a aussi fait référence à la cohérence nécessaire de leurs engagements : “Seule la cohérence de nos engagements sur le fond détermine nos votes. Nous restons totalement engagés pour faire avancer le programme que nous portons au sein du PPE au Parlement européen.”
De manière significative, cette motion de censure a été largement rejetée avec 179 voix pour, contre 378 voix contre et 37 abstentions. Ce résultat souligne la dynamique complexe et parfois conflictuelle qui règne au sein du Parlement européen, où les alliances peuvent se former et se défaire rapidement en fonction des enjeux du moment.
Cette situation est révélatrice des clivages croissants au sein de l’Europe, où les différences d'intérêts entre les nations et les secteurs d'activité se font de plus en plus ressentir. Les discussions autour de l'accord avec le Mercosur pourraient ainsi constituer un tournant dans la façon dont les pays de l'Union européenne négocient leurs accords commerciaux à l'avenir, rendant d'autant plus crucial le respect des engagements pris envers les populations locales.