La guerre moderne ne se limite plus à des combats sur terre et dans les airs ; désormais, la mer devient un enjeu stratégique majeur. La start-up allemande Stark a récemment dévoilé son nouveau bateau sans pilote, le Vanta, à l'occasion des exercices maritimes de l'OTAN, Repmus 25, tenus fin septembre au large du Portugal. Cet événement met en lumière l'importance grandissante des drones maritimes dans le cadre des opérations militaires contemporaines.
EN BREF
- Stark présente le Vanta, un bateau sans pilote, lors des exercices de l'OTAN.
- Ces navires peuvent opérer jusqu'à 900 miles des côtes et atteindre près de 80 km/h.
- Les tensions en mer, aggravées par la guerre en Ukraine, soulignent l'importance des infrastructures maritimes.
Les Vanta, disponibles en deux modèles - le Vanta-4 de 4 mètres et le Vanta-6 de 6 mètres - sont conçus pour accomplir des missions de reconnaissance et d'escorte. Équipés de radars sophistiqués ainsi que de caméras optiques et infrarouges, ils peuvent parcourir jusqu'à 900 miles (environ 1450 kilomètres) tout en conservant une vitesse de près de 80 km/h. Cela leur permet d'effectuer des missions sans recourir à des ressources humaines importantes, révolutionnant ainsi la logistique militaire maritime.
Stark insiste sur le fait que la mer représente un champ de bataille stratégique délaissé. En effet, selon l'entreprise, 95 % des flux de données transitent par des câbles sous-marins, tandis que 90 % du commerce mondial s’effectue par voie maritime. Cette réalité souligne le besoin d'une vigilance accrue face à d'éventuelles menaces.
Câbles sous-marins sectionnés
Le lancement de ces navires autonomes intervient alors que les tensions entre la Russie et les pays de l'OTAN sont à leur maximum. Début octobre, un pétrolier russe a été intercepté par la gendarmerie française au large de Saint-Nazaire, soupçonné de mener des activités illégales. Des analyses de la Kyiv School of Economics avancent que la Russie maintiendrait une flotte maritime fantôme de 435 navires, servant des intérêts de Moscou à travers différentes opérations.
Initialement, ces navires sont utilisés pour transporter du pétrole russe, malgré les sanctions internationales. Toutefois, leur rôle semble s'étendre à des activités d'espionnage et de sabotage. Un incident survenu en décembre dernier, où un pétrolier a sectionné un câble de télécommunication en mer Baltique, en est un exemple frappant. Ces actes remettent en question la sécurité des communications maritimes et, au-delà, de l’ensemble de l’économie mondiale.
Philip Lockwood, directeur général de Stark, souligne que "lorsque les câbles sous-marins sont coupés, vos opérations bancaires cessent de fonctionner. Lorsque les voies de navigation sont bloquées, les prix des produits d'épicerie montent en flèche." Cette affirmation illustre l'importance cruciale d’une sécurité renforcée en mer, un domaine où la vulnérabilité pourrait avoir des répercussions considérables.
Fondée en 2024, Stark se spécialise dans la production de systèmes sans pilotes. En parallèle du Vanta, l’entreprise a développé le Virtus, un drone d’attaque unidirectionnel capable de transporter une charge utile de 5 kg sur une distance de 100 km. Cet été, Stark a levé 62 millions de dollars et estime aujourd'hui sa valorisation à 500 millions de dollars. La start-up a également décidé d’implanter son premier site de production à l’étranger au Royaume-Uni, consolidant ainsi sa position sur le marché mondial de la technologie militaire.
À l'heure où l'horizon maritime devient de plus en plus essentiel pour la sécurité des nations, les avancées comme celles de Stark témoignent d'une évolution technologique indispensable dans la lutte pour la domination militaire et économique. Le Vanta n'est pas seulement un gadget ; il représente une nouvelle ère dans l'innovation militaire, où intelligence artificielle et robotique s’invitent aussi sur les mers.