Menaces et désobéissance : la tension monte entre Donald Trump et des élus démocrates
Le 20 novembre, lors d'une déclaration marquante sur son réseau Truth Social, le président Donald Trump a semblé suggérer la peine de mort pour des élus démocrates. Ces élus avaient appelé les militaires et les agents du renseignement à déroger aux ordres illégaux de son gouvernement. « COMPORTEMENT SÉDITIEUX, passible de la peine de MORT ! » a écrit Donald Trump, suscitant ainsi des réactions vives et immédiates.
EN BREF
- Donald Trump a menacé de peine de mort des élus démocrates appelant à désobéir à ses ordres.
- Les élus ont reçu le soutien d'anciens responsables militaires sur la légitimité de leur appel à la désobéissance.
- Les tensions politiques s'intensifient aux États-Unis, avec des accusations de violations des droits et d'usage abusif de l'armée.
Cette déclaration fait suite à une vidéo publiée par six élus démocrates, dont le sénateur Mark Kelly, ancien officier de marine, et la sénatrice Elissa Slotkin, ancienne agente de la CIA. Dans cette vidéo, ils exhortent les militaires et les agents des services de renseignement à refuser les ordres illégaux, mettant ainsi en lumière le climat de tension qui règne au sein des institutions américaines.
En réponse, Trump a qualifié ces élus de « traîtres » et a affirmé leur comportement était séditieux. Ces accusations interviennent alors que l'opposition dénonce ce qu'elle perçoit comme une instrumentalisation des forces armées pour maintenir l'ordre, notamment en déployant la garde nationale dans plusieurs grandes villes, comme Los Angeles et Washington, sans l'aval des autorités locales. Une situation qui fait écho à des critiques sur l'éventuel usage abusif de l’armée par le président.
Réactions à la menace présidentielle
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a réagi en affirmant que « tous les ordres donnés par ce commandant en chef » sont légaux, tout en esquivant la question sur la volonté du président de voir les élus démocrates exécutés. Cette déclaration a fait grimacer du côté des opposants, qui dénoncent une dérive inquiétante du langage politique actuel.
Stephen Miller, directeur de cabinet adjoint de la Maison Blanche, a également pris la parole sur X, décrivant les élus démocrates comme ayant « ouvertement appelé à se rebeller contre leur commandant en chef ». Une assertion qui met en lumière la polarisation extrême du paysage politique américain, exacerbée par les propos et actions de Trump.
Soutien aux élus démocrates
Dans un communiqué, les six élus démocrates ont demandé à s’unir contre la violence politique et les menaces proférées par Trump. Ils ont été soutenus par un groupe de plus de 360 anciens responsables militaires et diplomatiques. Selon eux, la débâcle de désobéissance constitue un fondement essentiel du contrôle démocratique sur l’armée.
Les élus n'ont pas précisé les ordres illégaux auxquels ils faisaient référence, mais ils ont manifestement visé les décisions controversées du président et de son allié, le ministre de la Défense Pete Hegseth. Les opérations militaires en cours, notamment des frappes ayant entraîné la mort de 83 personnes, sont également au cœur des critiques.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a souligné qu'il existait de « solides indices » de violations du droit international et d'exécutions extrajudiciaires. Ce constat, émis par une autorité internationale, ne fait qu'alimenter les inquiétudes croissantes face à l'exécution de politiques militaires jugées illégitimes.
La situation actuelle témoigne d'une période indéniablement troublée pour la démocratie américaine. Avec des tensions qui semblent se manifester même en termes de langage, les enjeux d'intégrité et de légitimité sont plus cruciaux que jamais dans le paysage politique des États-Unis.