Le 23 novembre, des responsables ukrainiens, américains et européens se rassemblent en Suisse pour discuter du plan en 28 points proposé par l'ancien président Donald Trump concernant l'Ukraine. Ce plan suscite des inquiétudes à Kiev, où l'on craint une capitulation forcée, bien que Washington précise qu’il ne s’agit pas d’une offre finale. Ce projet, salué par Moscou, comporte des exigences notables de la Russie, telles que la cession de territoires ukrainiens, la réduction de l'armée ukrainienne et le refus d'intégrer l'Ukraine dans l'OTAN. Toutefois, il propose également des garanties de sécurité occidentales pour protéger Kiev contre d'éventuelles attaques russes.
EN BREF
- Des pourparlers ont lieu en Suisse autour du plan Trump pour l'Ukraine, suscitant des inquiétudes à Kiev.
- Le président Zelensky cherche à inclure des perspectives ukrainiennes dans les négociations.
- Une reconnaissance du rôle central de l'UE dans le processus de paix est appelée par Ursula von der Leyen.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a expliqué que ce plan pourrait intégrer des "perspectives ukrainiennes", renforçant ainsi l'importance des discussions en cours. Par cette démarche, il entend établir un cadre de négociation qui pourrait mettre un terme à une guerre qui dure depuis des années. Lors des réunions en Suisse, Zelensky a discuté de la nécessité de trouver un équilibre entre les exigences des alliés et les intérêts fondamentaux de l'Ukraine, affirmant qu’il propose des alternatives aux Américains.
Dans ce contexte, l'un des membres de la délégation ukrainienne a déclaré que la version actuelle du plan américain reflète "la plupart des priorités clés" de l'Ukraine. Roustem Oumerov, à la tête du Conseil de sécurité ukrainien, a salué les efforts des États-Unis pour intégrer les commentaires ukrainiens dans l'élaboration de cette proposition. Une coopération constructive est ainsi mise en avant, ce qui pourrait être un signal positif pour la continuation des discussions.
Réactions aux exigences du plan américain
Donald Trump a exprimé, sur son réseau social, que les dirigeants ukrainiens ne montrent "aucune gratitude" envers les États-Unis. Il a également critiqué les Européens qui achètent encore du pétrole à la Russie, tout en accusant son prédécesseur, Joe Biden, d'inaction face à la crise. Trump a qualifié de dramatique la guerre qu'il a "héritée" tout en affirmant que les États-Unis avaient contribué de manière significative à l'assistance militaire à l'Ukraine.
En parallèle, les discussions se teintent d’un scepticisme grandissant au sein de la communauté internationale. Friedrich Merz, chancelier allemand, a exprimé son doute quant à la possibilité d'un accord sur le plan en 28 points d'ici jeudi, date limite avancée par Trump. Selon lui, les divergences autour des attentes et aspirations des parties impliquées pourraient difficilement être résolues rapidement.
La position de l'Union européenne
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a insisté sur le fait que le rôle "central" de l'UE doit être "pleinement reconnu" dans tout plan de paix. Elle a souligné que toute initiative solide doit d'abord viser à mettre fin aux combats, sans créer de nouvelles sources de conflit. Von der Leyen a rappelé le droit de l'Ukraine à tracer son propre avenir.
Le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, a également exprimé son inquiétude quant aux "défauts majeurs" du plan américain, le qualifiant d'« inacceptable » en raison de son appel possible à modifier les frontières par la force. Støre a argué qu'il est vital d’inclure les Européens et les Ukrainiens dans le processus, à l'affût d'une paix réalisable qui pourrait s'appuyer sur des principes du droit international.
Négociations futures
Dans les jours à venir, les discussions se poursuivront. Recep Tayyip Erdogan, le président turc, a annoncé un entretien prévu avec Vladimir Poutine, visant à ouvrir la voie à des solutions pacifiques. La diplomatie semble reprendre de l'ampleur sans la présence de la Russie à ces pourparlers, une dynamique que Zelensky a jugée positive. Cependant, il demeure conscient de l'importance d'un dialogue constructif, même face à des perspectives incertaines.
Dans cette phase critique, l’équilibre des intérêts régionaux, les préoccupations sécuritaires et les aspirations nationales de chaque participant sont plus que jamais au cœur des discussions. Le chemin vers une résolution durable paraît semé d'embûches, mais l'engagement des différentes parties pourrait constituer un premier pas vers la paix.