Home ActusNews À Marseille, l'État minimise l'assassinat de Mehdi Kessaci en évitant le terme « échec collectif »

À Marseille, l'État minimise l'assassinat de Mehdi Kessaci en évitant le terme « échec collectif »

by Matthieu Dourtou
À Marseille, l'État élude la responsabilité collective dans l'assassinat de Mehdi Kessaci.

Visite de la ministre : Une réponse tardive face à la violence à Marseille

Le 20 novembre 2025, une semaine après l'assassinat tragique du jeune Mehdi Kessaci, âgé de 20 ans, Marseille est restée paralysée par l'émotion. Cette ville, souvent exposée à la violence urbaine et au narcotrafic, a vu les ministres de l'Intérieur, Laurent Nuñez, et de la Justice, Gérald Darmanin, se rendre sur place, mais sans véritable annonce ou mesures concrètes à l'horizon. Leur présence visait à souligner l'engagement de l’État dans la lutte contre le narcotrafic, mais elle a été perçue par de nombreux habitants comme tardive et insuffisante.

EN BREF

  • Visite des ministres à Marseille suite à l'assassinat de Mehdi Kessaci.
  • Rencontres avec les forces de l'ordre et la famille Kessaci.
  • Mobilisation de la population pour une marche blanche en mémoire de la victime.

Cette visite, qui aurait pu être l'occasion d’annoncer un plan ambitieux de lutte contre les violences, s’est limitée à des rencontres ponctuelles. Les ministres ont, certes, rencontré des personnels pénitentiaires à la prison des Baumettes, ainsi que des forces de police. Ils ont également tenu une réunion à la préfecture de police déléguée avec les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie. Ce cadre formel, bien que nécessaire, a laissé bon nombre de citoyens, ainsi que des élus locaux, sur leur faim.

La rencontre avec la famille Kessaci a ajouté une dimension humaine à cette journée. La mère du jeune homme, visiblement émue, a partagé sa douleur avec les ministres. Cette entrevue soulève des questions cruciales sur la prise en charge des victimes et la réactivité des autorités face à la montée des violences dans la région. Aux côtés de la famille, Amine, frère de Mehdi et figure locale de la lutte contre le narcotrafic, a exprimé son impérieuse demande d'action contre cette tendance néfaste qui gangrène la ville.

La réaction de la population marseillaise n’a pas tardé. Une marche blanche est prévue le 22 novembre pour rendre hommage à Mehdi Kessaci et prendre position contre le narcotrafic. Cette manifestation de solidarité, qui promet de rassembler de nombreux citoyens, illustre un besoin collectif de changement face à des violences répétées, souvent attribuées à des organisations criminelles bien établies dans la région.

Cette dynamique rappelle que la lutte contre la violence ne peut être réduite à des déclarations d’intention sans un plan d'action solide, ancré dans une stratégie interinstitutionnelle. Les témoignages de familles touchées, tels que celui de la mère de Mehdi, sont essentiels pour humaniser ces luttes et sensibiliser les pouvoirs publics à l'urgence de la situation.

Outre les rencontres officielles, une véritable synergie entre la police, la justice et les forces vives de la société civile semble plus que jamais cruciale. Ainsi, des mesures préventives, comme le renforcement de la police de proximité et le soutien à des initiatives locales, pourraient contribuer à rassurer une population en quête de sécurité et de justice.

La situation à Marseille, bien que tragique, pourrait devenir un levier pour une prise de conscience nécessaire sur les défis auxquels sont confrontées les grandes villes françaises. La lumière doit être portée sur les mécanismes de prévention contre le narcotrafic, tout autant que sur les aides destinées aux victimes.

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