Ce mercredi, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a mis sur la table la question cruciale de la sortie des énergies fossiles lors de la conférence des Nations Unies sur le climat, qui se tient en ce moment même en Amazonie. Cette conférence, la première du genre dans cette région, revêt une importance particulière pour le Brésil et pour le combat environnemental à l'échelle mondiale. En présentant ses idées, Lula a plaidé pour un consensus, tout en soulignant la nécessité de faire progresser les discussions sur un avenir sans combustibles fossiles.
EN BREF
- Lula appelle à un consensus sur la sortie des énergies fossiles sans imposer de délais stricts.
- La COP30 vise à lutter contre les « négationnistes » du climat en affirmant la nécessité d'un changement.
- Des discussions tendues persistent concernant les financements et les mesures commerciales entre pays développés et en développement.
Lors d'une conférence de presse, Lula a exprimé clairement la position du Brésil : « Il faut montrer à la société que nous voulons sortir de la dépendance aux fossiles. » Toutefois, il a précisé que cette transition devrait se faire sans imposer de contraintes à chaque pays, laissant à chacun la liberté de choisir le rythme qui lui convient. Une approche pragmatique qui, selon Lula, doit être fondée sur un consensus respectueux des réalités de chaque nation.
L'objectif du Brésil est ambitieux : faire de cette COP30 un modèle de réussite pour les conférences à venir. Lula, en investissant une part significative de son capital politique, espère infliger une défaite aux climato-sceptiques. En effet, les enjeux sont considérables et le contexte politique est chargé.
Les retards dans les négociations
Les discussions sur la feuille de route concernant les énergies fossiles sont au centre des préoccupations. Selon Marcio Astrini, membre d'ONG Observatoire du climat, Lula a clairement indiqué qu'une « feuille de route » est nécessaire. Toutefois, cette ambition se heurte à des retards significatifs dans le calendrier des négociations. Initialement, les responsables brésiliens espéraient un projet d'accord prêt dès mercredi, mais il a été reporté à jeudi, sans garantie que tous les 194 pays membres de l'accord de Paris puissent l'accepter.
Plus de 80 pays soulignent la nécessité de traduire les décisions de la COP28 de Dubaï en actions concrètes pour une transition ordonnée et équitable. Cependant, le projet de feuille de route, proposé par Lula, a suscité des avis partagés. Certains acteurs de la diplomatie brésilienne y sont hostiles, tandis que la ministre de l’Environnement, Marina Silva, soutient cette initiative. Les discussions en cours entre l'Union européenne et les États membres laissent entrevoir des divergences importantes.
Un avenir incertain
Les pourparlers se compliquent également en raison des positions tenues par des pays clé tels que la Chine, l'Inde et les nations productrices de pétrole. Leur silence public ne doit pas être interprété comme un accord tacite ; les débats restent ardus et les opinions divergentes. Un point d'achoppement significatif concerne le financement des pays en développement pour des mesures d'adaptation face à des climats de plus en plus extrêmes. Darragh O'Brien, ministre irlandais de l’Environnement, a d'ailleurs affirmé qu’il n'est pas prévu d'augmenter les contributions européennes à ce sujet.
Les pays du Sud, quant à eux, contestent les mesures commerciales perçues comme protectionnistes, notamment le mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières. La mention de ces barrières commerciales dans un document de la COP30 est une priorité pour la Chine, preuve de la tension qui règne au sein des négociations européennes.
Le contexte est d'autant plus pressing que 6 000 délégués participant à la COP30 doivent libérer leurs cabines sur les paquebots qui les hébergent d'ici samedi matin. Ce signe d'urgence peut être interprété comme une volonté brésilienne de conclure rapidement, mais la route reste semée d'embûches. L’avenir des discussions sur la climat est donc à la fois prometteur et incertain, dépendant d'un jeu diplomatique complexe et des choix stratégiques de chaque pays.