Un médecin de 54 ans a été condamné à 12 ans de prison pour des viols et agressions sexuelles commis sur 13 jeunes patients, dont certains étaient porteurs de handicap.
EN BREF
- Philippe Moulin a reçu une condamnation de 12 ans de prison.
- Il est interdit d'exercer toute activité avec des mineurs pendant 10 ans.
- Il avait des pratiques médicales jugées inappropriées et sans fondement.
Jugé à Montpellier, Philippe Moulin a été reconnu coupable de viols et d'agressions sexuelles sur des jeunes patients. Le verdict est tombé ce vendredi 21 novembre, après une audience qui a duré plusieurs jours. Les faits, qui se sont déroulés sur une période prolongée, révèlent un comportement prédateur au sein même de la profession médicale. L’avocat général a décrit les actes commis comme "des attouchements, des masturbations" et des viols, prouvant ainsi l'absence de tout intérêt médical.
Au-delà de sa peine de prison, le tribunal a également prononcé une série de sanctions complémentaires. Philippe Moulin ne pourra pas exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact avec des mineurs. De plus, il est soumis à une interdiction de séjour dans l'Hérault pendant dix ans et sera inscrit au fichier des auteurs d'infractions à caractère sexuel.
Lors de ses derniers mots devant la cour, le praticien a exprimé ses "excuses" et a confiné des sentiments de "honte". Il a affirmé :
"Pour moi, la médecine, c'est fini, c'est terminé et c'est bien. Je me suis complètement aveuglé, tout seul (...) Je me suis emballé en oubliant les valeurs mêmes de la médecine et du respect d'autrui."
Ces déclarations, bien qu'elles témoignent d'un certain regret, semblent peu suffisantes face à l'ampleur des souffrances infligées à ses victimes.
Le médecin a exercé dans plusieurs établissements de santé de la région de Montpellier et à son domicile. Il a été arrêté en octobre 2021 suite à des plaintes déposées par des parents. Pratiquant la gériatrie pendant une quinzaine d'années, il s'était ensuite tourné vers la santé sexuelle des adolescents, se présentant comme "andrologue pédiatrique", une spécialité qui n'existe pas en France. Ce contexte lui a permis de gagner la confiance des parents et de créer des liens avec certains jeunes, parfois vulnérables.
La gravité des actes de Philippe Moulin souligne la nécessité d'une vigilance accrue au sein des professions médicales. Les mécanismes de contrôle et d'évaluation des pratiques doivent être renforcés afin de prévenir de tels abus et de protéger les patients, en particulier les plus vulnérables. Les témoignages des victimes doivent également être entendus et pris en compte pour instaurer un climat de confiance dans les soins médicaux.