Volodymyr Zelensky a formellement rejeté, ce vendredi, le plan proposé par les États-Unis visant à mettre un terme à près de quatre ans d'invasion russe. À Kiev, ce projet est perçu comme particulièrement favorable au Kremlin. Le président ukrainien a assuré qu’il ne “trahirait” pas son pays, tandis que son homologue russe, Vladimir Poutine, a menacé de poursuivre ses conquêtes en cas de refus.
EN BREF
- Le plan américain est jugé inacceptable pour l'Ukraine, notamment en ce qui concerne la cession de territoire.
- Des consultations entre l'Ukraine et les États-Unis se tiendront en Suisse pour discuter d'un futur accord de paix.
- Les alliés européens de l'Ukraine s'organisent pour soutenir Kiev face aux exigences américaines.
Le plan américain imposerait à l'Ukraine plusieurs concessions majeures, notamment la cession de territoires, un renoncement à son intégration à l'OTAN, la réduction de ses forces armées et l'organisation d'élections dans la foulée. Donald Trump, en particulier, a exercé une forte pression pour que l'Ukraine accepte ce cadre, suggérant un délai d'une semaine pour une réponse positive. "Il faudrait bien que ce plan convienne à Kiev", a-t-il déclaré, affirmant qu'en cas d'échec des pourparlers, l'Ukraine n'aurait d'autre choix que de continuer le combat.
Des négociations cruciales en Suisse
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andri Sybiga, a annoncé que l'Ukraine s'apprête à entamer des discussions en Suisse avec des représentants américains prochaines sur les modalités d’un potentiel accord de paix avec la Russie. Roustem Oumerov, à la tête du Conseil de sécurité ukrainien, a informé que cette rencontre a pour objectif d'harmoniser les visions des deux pays concernant les étapes futures. "L'Ukraine aborde ce processus avec une compréhension claire de ses intérêts", a-t-il précisé.
Pour soutenir ce processus, le président Zelensky a formé une délégation de négociation, dirigée par son conseiller proche, Andri Iermak. Cette équipe comprendra des responsables militaires ainsi que des chefs de divers services de sécurité, soulignant l'importance stratégique de ces discussions dans le cadre de la crise actuelle.
Coordination avec les alliés européens
Dans le même temps, Kiev intensifie ses consultations avec ses alliés européens. Le ministre Sybiga a eu des échanges avec ses homologues français et britanniques, explorant les "prochaines étapes" à suivre face au plan de Trump. Lors d'un appel commun, il a discuté des propositions de paix présentées par les États-Unis, tout en insistant sur la nécessité de créer une pression transatlantique pour amener la Russie à mettre fin au conflit.
Yvette Cooper, ministre britannique, a réaffirmé l'engagement de son pays à soutenir une solution pacifique, tout en soulignant l'importance d'un cessez-le-feu pour faciliter des négociations constructives. Les enjeux sont élevés : la pause militaire pourrait offrir un accès à des négociations durables, même si les tensions restent palpables.
La passion politique de Trump
De son côté, Donald Trump continue de marquer sa détermination à voir son plan adopté rapidement. “Il faudra bien que cela lui plaise”, a-t-il insisté, soulignant que l'Ukraine devra s’aligner, faute de quoi elle devra faire face à la prolongation du conflit. Lors d’une récente interview, Trump a rappelé que l'Ukraine pourrait avoir été mieux préparée à des concessions, affirmant également que la situation évolue plus lentement que prévu par Moscou.
Face à la complexité de la situation, la position de l'Ukraine reste ferme. Le soutien des alliés, tant militaires qu'économiques, sera crucial dans les jours à venir pour contrer les exigences draconiennes d'un plan qui, pour l'heure, semble incompatible avec les aspirations de l'Ukraine à retrouver sa pleine souveraineté.
À travers un dialogue international soutenu, l'Ukraine espère non seulement préserver son intégrité territoriale, mais également créer des fondations solides pour une paix durable. La main tendue vers l’Europe et les discussions avec les États-Unis pourraient être des étapes décisives, mais la route est encore jalonnée d'embûches.