Les défis de la parité pour les élections municipales 2026
À l'approche des élections municipales de 2026, une nouvelle exigence législative* place les petites communes de moins de 1 000 habitants face à un défi inédit : la constitution de listes électorales paritaires. Cette contrainte a des répercussions concrètes sur la vie politique locale, comme le montre le cas de Bessans, un village savoyard de seulement 352 habitants où le maire Jérémy Tracq cherche à rassembler les femmes autour de son projet.
EN BREF
- Jérémy Tracq, maire de Bessans, doit former une liste paritaire pour les municipales de 2026.
- La loi impose une égalité hommes-femmes dans les listes électorales des petites communes.
- Les femmes restent sous-représentées dans la politique locale, malgré leur présence croissante dans le monde du travail.
Dans ce petit village, Jérémy Tracq, qui brigue un nouveau mandat, se trouve confronté à un nouveau défi. À 38 ans, il mène une campagne en pleine modification, car la loi exige désormais que les listes soient composées d'un nombre égal d'hommes et de femmes. Cela n’a pas été une mince affaire, comme il l’admet lui-même, en plein contact avec les habitants et en tentant de convaincre d’éventuelles candidates.
La dynamique est d'autant plus délicate qu'il doit faire face à des réalités socioculturelles bien ancrées. Une femme interrogée lui déclare, ne pas se sentir capable d'assumer une telle responsabilité : "Psychologiquement, je ne m’en sens pas capable. Je ne supporterai pas les critiques." Ce refrain, il l'entend souvent, comme une réticence persistante face à l'engagement politique féminin.
Un environnement de travail à redéfinir
À Bessans, la composition actuelle du conseil municipal, qui comprend trois femmes parmi onze élus, souligne déjà les difficultés à attirer des candidates. Une des adjointes de Tracq, Denise Mélot, met en garde contre une approche maladroite pour convaincre les femmes : "C'est difficile de dire aux femmes : 'Je viens te chercher juste parce que tu es une femme'. " Elle insiste sur l’importance d’un contact *humain et respectueux* pour aborder ce sujet délicat.
Parmi les candidates potentielles identifiées, Laetitia, commerçante depuis six ans dans le village, illustre les aspirations de nombreuses femmes. Bien qu'elle ait une carrière solide, elle souligne que la charge des enfants reste une préoccupation majeure : "Les femmes aujourd'hui, elles sont plus investies dans le monde du travail, mais on a toujours la charge des enfants."
Un processus de transformation nécessaire
Le maire a moins de quatre mois pour persuader ces femmes de faire le grand saut et de rejoindre les instances décisionnelles de leur commune. En France, une situation similaire se dessine dans de nombreuses autres petites communes, avec un constat alarmant : environ 70 % des communes sont concernées par cette exigence législative.
Pour Jérémy Tracq, c'est plus qu'un simple enjeu électoral. C'est la possibilité de réformer et d'enrichir le paysage politique local, en intégrant des perspectives différentes. Le défi est de taille, mais il démontre un engagement fort vers une municipalité plus représentative et équilibrée.
En fin de compte, l'expérience de Bessans pourrait servir de modèle pour d'autres communes. Dans ce contexte, la prise de conscience collective sur l'importance d'une diversité dans les instances politiques est primordiale pour l'avenir de nos choix démocratiques.