Plus d’un an et demi après l’effondrement tragique du pont de Baltimore, percuté par un porte-conteneurs, l’agence américaine de sécurité des transports (NTSB) a publié ses conclusions mardi. Cet accident a coûté la vie à six ouvriers, et les résultats de l’enquête posent des questions cruciales sur la gestion de l’information en situation d’urgence.
EN BREF
- La communication tardive a coûté la vie à six ouvriers.
- Le NTSB pointe des problèmes techniques et de gestion des urgences.
- Le budget de reconstruction du pont dépasse maintenant 5 milliards de dollars.
D’après le rapport du NTSB, la rapidité de l’information était essentielle. « Si les ouvriers qui travaillaient sur le pont avaient été informés de la situation d’urgence au même moment que les agents de police de l’Autorité des transports du Maryland (MDTA), qui avaient reçu l’ordre de bloquer la circulation routière, ils auraient peut-être eu une chance d'échapper à la catastrophe », a déclaré un responsable de l’enquête.
Il faut savoir qu’entre le moment où la police a été alertée et l’effondrement, seulement 1 minute et 29 secondes se sont écoulées. Cette courte fenêtre de temps souligne l’importance d’une communication efficace en situation de crise.
Le 26 mars 2024, le porte-conteneurs Dali, battant pavillon singapourien, a rencontré une série de problèmes électriques qui ont conduit à la perte de contrôle du navire. Ce dernier s'est encastré dans le pont Francis Scott Key, qui a alors cédé, entraînant la mort des six ouvriers, tous des immigrés latino-américains engagés pour des travaux de maintenance.
Une analyse des causes profondes
Le NTSB a conclu que la cause probable de l’accident était une perte d'alimentation électrique due à un raccordement mal fixé après un marquage incorrect de fils. Cette défaillance a entraîné une perte de propulsion et de direction du navire alors qu'il approchait du pont.
Parallèlement à ces problèmes techniques, l’enquête a révélé une absence d’examen de vulnérabilité du pont par les autorités du Maryland, un constat déjà souligné dans un précédent rapport intermédiaire. De plus, le rapport évoque un manque de communication efficace pour avertir les ouvriers d’évacuer le pont lorsque la situation est devenue critique.
Dans le cadre de ses recommandations, le NTSB a dressé la liste de treize ponts américains présentant un risque accru d'effondrement en cas de collision avec un navire. Parmi ceux-ci figurent des structures emblématiques comme les ponts de la baie de Chesapeake, près de Washington, ainsi que deux ponts de Philadelphie et quatre à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Des études de vulnérabilité sont actuellement en cours pour une trentaine d’autres ponts à travers le pays.
Retards et surcoûts dans la reconstruction
Les autorités du Maryland, à la veille de ces conclusions, ont annoncé une augmentation significative du budget de reconstruction du pont Francis Scott Key, désormais estimé entre 4,3 et 5,2 milliards de dollars, soit plus du double de l'évaluation initiale. De plus, un retard de deux ans a été signalé, le projet étant désormais prévu pour 2030 au lieu de 2028.
La tragédie du pont de Baltimore met en lumière les défis auxquels font face les infrastructures américaines en matière de sécurité et de maintenance. Alors que les enquêtes se poursuivent, il est impératif que des leçons soient tirées pour éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir.