Home ActusNews Guerre en Ukraine : les « super armes » de Poutine, moins efficaces que pensé ?

Guerre en Ukraine : les « super armes » de Poutine, moins efficaces que pensé ?

by Matthieu Dourtou
Poutine's 'Super Weapons' in Ukraine: Overhyped and Underperforming?

Depuis plusieurs années, le spectre de la menace nucléaire plane au-dessus des relations internationales, et la Russie de Vladimir Poutine s'efforce d'affirmer sa puissance militaire à travers le développement d'armements stratégiques. Pourtant, une enquête du média ukrainien Kyiv Independent soulève des interrogations quant à la réalité opérationnelle de ces "super armes". Au lieu de représenter une force incontournable, elles pourraient masquer des faiblesses stratégiques.

EN BREF

  • Les super armes russes, souvent vantées, pourraient être davantage un outil de propagande qu'une réelle menace militaire.
  • Des experts comme George Barros soulignent le manque de tests et de preuves concrètes concernant l'opérationnalité de ces missiles.
  • En réponse, l'Ukraine développe son propre arsenal, mais son efficacité sur le terrain reste encore à évaluer.

Le programme d'armement russe

Depuis près d'une décennie, la Russie a intégrée à son arsenal plusieurs armes stratégiques de nouvelle génération, dont le missile balistique intercontinental Sarmat, le missile hypersonique Kinzhal, et le missile de croisière à propulsion nucléaire Burevestnik. À ces projets ambitieux s'ajoutent le drone sous-marin Poseidon, le planeur hypersonique Avangard, et le système laser Peresvet.

Cependant, une question se pose : ces armements sont-ils vraiment si redoutables ? Selon George Barros, analyste à l’Institut d’étude de la guerre, ces armes manquent cruellement de tests en situation réelle. À l’heure actuelle, le faible nombre de données opérationnelles provenant de sources indépendantes soulève des doutes quant à leur efficacité sur le terrain.

Des armes redoutables ? Pas si sûr

Considéré comme "impossible à intercepter", le Burevestnik pourrait bien ne pas être à la hauteur de sa réputation. D'après Pavel Podvig, expert en armes nucléaires, ce missile de croisière « peut être intercepté ». Il explique que, si son vol s’étend sur plusieurs heures, il est tout à fait détectable, ce qui semble contredire les assertions russes.

Le Poseidon est dans la même situation. Bien qu’il soit présenté comme un élément crucial de la stratégie militaire de la Russie, il souffre des mêmes contraintes que les autres systèmes sous-marins. Pour Dmitry Gorenburg, expert du Center for Naval Analyses, cet armement n'est ni silencieux ni invisible, ce qui réduit son efficacité.

Un arsenal ukrainien en développement

Face à cette dynamique, l'Ukraine ne reste pas inactive. Bien que moins flamboyant que les systèmes russes, elle développe ses propres armes stratégiques. Parmi celles-ci, les missiles Zircon et Kinzhal ont déjà été testés sur le front ukrainien et, selon l'état-major ukrainien, plusieurs d'entre eux ont été interceptés, ce qui jette un doute sur la communication russe.

De son côté, Volodymyr Zelensky a vanté les mérites du missile Flamingo, présenté comme “surpuissant”, capable de rivaliser avec le célèbre Tomahawk américain. Toutefois, malgré ces affirmations, son efficacité sur le champ de bataille reste à prouver.

Au-delà des discours et des démonstrations de force, il est évident que la réalité du terrain impose un regard plus critique sur ces technologies militaires. L'arsenal, qu'il soit ukrainien ou russe, doit répondre à des exigences de performance face à des adversaires à la résilience avérée. Ainsi, l'évolution des capacités militaires sera indubitablement étroitement liée aux résultats obtenus sur le terrain.

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