Home ActusNews L'administration Trump dévoile son palmarès des « médias délinquants » de la semaine

L'administration Trump dévoile son palmarès des « médias délinquants » de la semaine

by Matthieu Dourtou
Le classement hebdomadaire des 'médias fautifs' selon l'administration Trump

Nouveau chapitre dans la relation tumultueuse entre l’administration Trump et les médias. Depuis vendredi, 28 novembre, la Maison-Blanche a lancé une nouvelle section sur son site Internet dédiée à un concept pour le moins polémique : le « media délinquant de la semaine ». Cette initiative vise à mettre en lumière, de manière non équivoque, certains organes de presse, accusés de tromperies et de biais.

EN BREF

  • La Maison-Blanche désigne le Washington Post comme le « media délinquant de la semaine ».
  • Cette section inclut une liste de médias accusés de désinformation, comprenant des noms renommés.
  • Donald Trump intensifie sa guerre personnelle contre la presse, revendiquant jusqu'à 5 milliards de dollars de dommages à la BBC.

Sur cette page, le slogan « Trompeurs. Biaisés. Démasqués », écrit en grosses lettres, attire le regard du visiteur. Le Washington Post y est désigné comme le coupable du moment, reproché d'avoir publié un article prétendant que le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, aurait ordonné à un commandant des opérations spéciales de « tuer tout le monde » durant une mission antiterroriste dans les Caraïbes. L’article, rapporté par des sources anonymes, est jugé par l'administration comme une tentative de discréditer les forces armées américaines et d'alimenter le sentiment anti-américain.

Cette accusation est suivie d’une liste de médias, considérés par l'administration comme faisant partie du « Panthéon des délinquants ». Des personnalités et des titres tels que CBS News, CNN et MSNBC figurent ici, accompagnés d’un appel à la censure, reflet d'un climat de méfiance croissant.

Médias récidivistes : une infographie révélatrice

Au-delà de cette première mise en accusation, la section présente également une infographie où figurent d'autres titres dits « récidivistes ». Ces derniers sont accusés non seulement de se fourvoyer, mais d'une récurrence inquiétante dans leurs erreurs. Parmi les médias concernés, on retrouve le New York Times, Politico, BBC, USA Today, Los Angeles Times, et bien d'autres. Cette liste constitue une sorte de catalogue d'érreurs présumées, impliquant souvent des articles qui auraient dénaturé des paroles du président Trump. Elle est complétée par la possibilité d’abonnement à une newsletter portant le nom de « Alertes des médias délinquants ».

Cette offensive n’est pas une première pour l'administration Trump. Par le passé, le président s’est engagé dans une guerre ouverte contre les médias, s'attirant la foudre d’un réseau de journalistes et d'organisations d'information qualifiés de « fake news ». En février, certaines agences, comme l'Associated Press, avaient même été interdites d'accès au Bureau Ovale. Plus récemment, il a engagé des procédures judiciaires à l'encontre de la BBC, réclamant entre 1 et 5 milliards de dollars pour diffamation.

Les accusations portées par l'administration semblent s’inscrire dans une stratégie de communication plus large, visant à redéfinir la narrative autour de ses politiques. En dénigrant publiquement les médias, Trump tente de contrer la perception négative qu’ont certains d’eux sur ses actions, tout en galvanisant son propre électorat. Fait marquant, cette tactique soulève des questions sur la liberté de presse et le rôle des journalistes dans la démocratie.

Il est indéniable que la tension entre les médias et le pouvoir politique existe depuis longtemps. Cependant, l'accent mis par l'administration Trump sur une guerre ouverte contre ceux qui osent critiquer ses actions marque une escalade qui pourrait avoir des répercussions dramatiques pour l'avenir du journalisme aux États-Unis. Alors que le paysage médiatique évolue, la lutte entre vérité et désinformation est plus que jamais d'actualité.

Vous aimerez aussi