La participation d'Israël à l’Eurovision 2026 suscite des tensions diplomatiques au sein de l'Union européenne de radio-télévision (UER). Plusieurs pays menacent de boycotter l'événement si la candidature israélienne n'est pas révisée.
EN BREF
- Des pays européens envisagent de boycotter l'Eurovision si Israël participe.
- Des règles de vote ont été modifiées pour prévenir les fraudes.
- Les tensions géopolitiques influencent le concours musical depuis des années.
Ce jeudi 4 décembre, à Genève, les membres de l'UER se réuniront pour aborder un sujet délicat : la participation d'Israël au concours Eurovision de la chanson, prévu en mai 2026 à Vienne. La situation est d'autant plus complexe que plusieurs États membres, à savoir l'Espagne, l'Irlande, la Slovénie, l'Islande et les Pays-Bas, ont d'ores et déjà menacé de ne pas envoyer de représentant si Israël est acceptée dans la compétition.
Les tensions récentes ont également conduit d'autres pays, tels que la Belgique, la Suède et la Finlande, à envisager un boycott. La question des votes en faveur d'Israël, jugés par certains comme suspects, vient s'ajouter aux controverses entourant la candidature israélienne.
En novembre, l'UER avait prévu une réunion extraordinaire pour statuer sur cette question. Toutefois, suite à l'annonce d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, la discussion a été reportée lors de l'assemblée générale ordinaire de décembre.
Par ailleurs, l'UER a annoncé le 21 novembre une modification de ses règles de vote, visant à renforcer ses mécanismes contre les fraudes. Ces mesures étaient perçues comme une nécessité face aux accusations de manipulations possibles liées au soutien populaire important dont bénéficient les artistes israéliens.
Lors de cette assemblée générale, les diffuseurs prendront une décision concernant la suffisance de ces nouvelles mesures. Le groupe audiovisuel autrichien ORF espère parvenir à un compromis afin d'assurer une participation nombreuse tout en respectant les inquiétudes exprimées par plusieurs membres.
Cependant, certaines chaînes comme la télévision islandaise RUV ont exprimé leur volonté de demander l'exclusion d'Israël, mettant ainsi en lumière le schisme grandissant parmi les diffuseurs. En Espagne, RTVE a clairement annoncé son intention de boycotter le concours si Israël y prend part, soulignant que les efforts actuels de l'UER, bien que considérés comme un pas en avant, ne vont pas assez loin. Le président de RTVE, José Pablo Lopez, a déclaré que "la participation d'Israël a servi des intérêts politiques", renforçant ainsi le climat de méfiance autour de sa candidature.
La télévision publique slovène RTVSLO, quant à elle, a annoncé qu'elle ne participerait pas dans l'état actuel des choses, mais pourrait changer de position en cas d'exclusion d'Israël. Ces réticences témoignent d'un climat de tension qui pourrait peser sur l'Eurovision, traditionnellement considéré comme un espace de convivialité et de célébration de la musique.
Cette année, l'artiste israélienne Yuval Raphael, survivante de l'attaque du 7 octobre 2023, a fini deuxième au concours, remportant une large adhésion du public. Cependant, la victoire d'Israël a soulevé des questions sur les mécanismes de vote, étant donné que de nombreux jurys nationaux avaient initialement donné peu de points à ce pays.
L'Eurovision est devenu un théâtre de rivalités géopolitiques, avec des précédents tels que l'exclusion de la Russie suite à son invasion de l'Ukraine ou celle du Belarus après des élections controversées. Ainsi, l'édition de 2026 pourrait bien ne pas échapper à cet héritage tumultueux, marquant une nouvelle page dans l'histoire du concours.
Alors que le monde observe cette situation délicate, le résultat de cette assemblée pourrait influencer non seulement l'Eurovision de cette année, mais également la dynamique des relations diplomatiques au sein de l'Europe.