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Budget de la Sécurité sociale : le gouvernement exclut sa responsabilité, selon Lecornu

by Matthieu Dourtou
Budget de la Sécurité sociale : Lecornu dénonce le désengagement du gouvernement

Le chef du gouvernement a estimé que l'absence de vote sur le PLFSS engendrerait globalement un déficit entre 29 et 30 milliards d'euros.

EN BREF

  • Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, refuse d'utiliser l'article 49.3 pour le PLFSS.
  • Un déficit prévu entre 29 et 30 milliards d'euros si le texte n'est pas voté.
  • Des tensions au sein de la coalition gouvernementale concernant le budget de l'État 2026.

Le 3 décembre 2025, lors d'une séance à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Sébastien Lecornu a réaffirmé, avec une fermeté palpable, que "le gouvernement n'engagerait pas sa responsabilité sur ce texte", en référence au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Ce choix stratégique laisse entrevoir un débat parlementaire tendu, d'autant plus que le recours à l'article 49.3 de la Constitution permettrait d'adopter le texte sans vote, à condition qu'aucune motion de censure ne soit votée en réponse.

Au cours des discussions qui se poursuivent depuis le début de la semaine, le Premier ministre a souligné les conséquences financières potentielles en cas d'absence de vote. Il a expliqué que cela pourrait engendrer un d déficit estimé entre 29 et 30 milliards d'euros. Cette prévision, qui pourrait sembler alarmante, souligne la gravité de la situation financière actuelle et l'importance d'arriver à une “zone d'atterrissage" autour de 20 milliards d'euros, ce qui, comme il l'a reconnu, reste déjà un défi colossal.

Cet appel à la cohérence budgétaire ne fait pas l'unanimité. Après Édouard Philippe, leader du parti Horizons, c'est Bruno Retailleau, président des Républicains (LR), qui a invité le Premier ministre à "assumer" le recours à 49.3. Loin d'être un soutien inconditionnel, cette demande souligne des tensions croissantes au sein de la coalition. De son côté, Gérard Larcher, président LR du Sénat, a exhorté Lecornu à "envisager" cette option, tandis que Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a qualifié de "erreur" le renoncement à cet instrument législatif, plaidant pour un "compromis".

Cette situation met en lumière les fractures au sein du gouvernement, où les élus doivent jongler entre pressions politiques et attentes budgétaires. L'hypothèse d'un futur compromis semble peu probable tant que les dissensions demeurent. Les acteurs politiques semblent encore loin d'un consensus, d’autant plus que la discussion sur le projet de budget pour l'État de 2026 ajoute une couche supplémentaire de complexité.

À l'heure actuelle, l'avenir du PLFSS demeure incertain, avec des compromis à trouver entre les différentes factions. Cette dynamique de tension continue de questionner la capacité du gouvernement à inscrire son projet dans un cadre qui satisferait toutes les parties. Dans un contexte politique aussi mouvant, beaucoup se demandent quelle sera la prochaine étape, et si le gouvernement parviendra à éviter un déficit creusé par l'inefficacité des débats parlementaires.

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