Un vent nouveau souffle sur le monde militaire. Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir, en 2026, la première compétition internationale d'esport dédiée aux militaires. Près d'une quarantaine de pays seront représentés, offrant une plateforme unique pour développer les compétences numériques et cyber des soldats via les jeux vidéo. Cette initiative a été annoncée ce vendredi par le ministère britannique de la Défense, illustrant ainsi l'évolution des modes d'entraînement et de sélection dans les armées modernes.
EN BREF
- Première compétition internationale d'esport pour militaires prévue en 2026 au Royaume-Uni.
- Les jeux sélectionnés incluent Call of Duty et Velocidrone, un simulateur de drones.
- L'initiative vise à améliorer les compétences numériques tout en attirant de nouveaux talents dans les forces armées.
Pour les responsables de l'armée britannique, cette future épreuve représente bien plus qu'un simple tournoi. Elle vise à renforcer les compétences numériques nécessaires dans le domaine du combat. En effet, à l'ère où la technologie joue un rôle primordial dans les opérations militaires, il devient essentiel d'adapter les formations. Comme l'a souligné le général Tom Copinger-Symes, commandant adjoint du Cyber and Specialist Operations Command (CSOC), "la manière de faire la guerre évolue très rapidement avec la technologie".
Les impératifs modernes requièrent non seulement de maîtriser la lutte sur le terrain, mais aussi dans les espaces virtuels. Cela inclut l'autonomie, l'utilisation de drones et l'intelligence artificielle, ce qui change profondément le profil des soldats d'aujourd'hui. Il ne suffit plus de recruter des soldats en bonne forme physique; il faut également attirer des individus capables de naviguer entre le monde numérique et le monde réel.
Les jeux en compétition
Après plusieurs phases éliminatoires, la grande finale des International Defence Esport Games (Ideg) se tiendra en octobre 2026, dans une nouvelle enceinte dédiée à l'esport située à Sunderland, au nord-est de l'Angleterre. Cette structure a été développée par la fédération britannique d'esport, un partenaire clé de l'événement.
Les jeux sélectionnés pour ce tournoi incluent des titres populaires tels que Call of Duty, un jeu de football, ainsi que Velocidrone, un simulateur de pilotage de drones. Cela démontre une volonté d'intégrer des jeux qui sont non seulement divertissants, mais également enrichissants d'un point de vue opérationnel.
Le général Tom Copinger-Symes a précisé que "le jeu vidéo est un moyen vraiment puissant pour attirer de nouveaux talents dans l’armée". Loin de l'image stéréotypée souvent associée aux jeux vidéo, l'armée britannique souhaite promouvoir les compétences développées à travers ces plateformes, mettant en avant des qualités telles que l'agilité motrice, le codage, le travail d'équipe et la capacité à s’adapter à différents environnements.
Selon Chester King, président de la fédération britannique d'esport, "ce n'est pas une surprise si l'armée s'intéresse de plus en plus aux jeux vidéo". Avec des millions de personnes impliquées dans l'esport, un événement tel que celui-ci pourrait renforcer la légitimité de cette pratique, même au sein des institutions militaires. L'avenir de la formation militaire pourrait donc passer par ces compétitions, redéfinissant ainsi le lien entre esport et défense.
Cette initiative ouvre des perspectives prometteuses, autant pour l'armée que pour les amateurs de jeux vidéo qui aspirent à des carrières au sein des forces armées. Dans un monde en constante évolution, il est fascinant de voir comment des secteurs apparemment éloignés peuvent se croiser, repoussant les limites de l'entraînement et du recrutement militaire.