Home ActusNews Népotisme à l'INSP ? Les élèves réagissent dans une lettre explosive, réponse de la direction.

Népotisme à l'INSP ? Les élèves réagissent dans une lettre explosive, réponse de la direction.

by Matthieu Dourtou
Révolte étudiante : Lettre explosive sur le népotisme à l'INSP et réponse de la direction.

Réforme de l'Institut National du Service Public : les élèves s'élèvent

L'Institut national du service public (INSP), anciennement connu sous le nom de l’ENA, connaît une période tumultueuse à la suite de la mise en œuvre de sa réforme en 2023. Les élèves de la promotion Paul-Émile Victor, dans une lettre ouverte rendue publique le 18 novembre 2025, expriment leur mécontentement face à ce qu'ils considèrent comme un retour à des pratiques peu transparentes. Avec une écrasante majorité de 75 % des élèves partageant cette opinion, la réforme semble plus être une déception qu'une promesse d'égalité et de transparence.

EN BREF

  • Une majorité des élèves de l'INSP critique la réforme de l'école comme un retour au népotisme.
  • Les élèves dénoncent un manque de transparence dans le processus de recrutement.
  • La directrice, Maryvonne Le Brignonen, affirme que des améliorations seront apportées.

Les étudiants soulignent que les modifications, bien que présentées comme une avancée vers l'égalité, ont introduit des pratiques qui évoquent le "délit de favoritisme". Un élève a même mentionné un cas de népotisme où des enfants de hauts fonctionnaires ont été privilégiés lors du processus de sélection. Avec des exemples concrets en main, il est difficile de balayer ces accusations d’un revers de main.

Maryvonne Le Brignonen, la directrice de l’INSP, rejette ces accusations et fait preuve d'optimisme quant à l'issue du processus. Elle a affirmé : "Parmi les élèves non affectés, il existe également des enfants de très hauts fonctionnaires, ce qui prouve que les allégations de favoritisme n'ont pas de fondement." #Droits des élèves, elle semble déterminée à échanger avec les étudiants au sujet des dysfonctionnements perçus.

Retour sur le système de classement

Pour bien saisir le contexte actuel, il est essentiel de revenir sur le système précédemment en place. Avant la mise en œuvre de la réforme, les diplômés de l'ENA, ou INSP, avaient la possibilité de choisir leur poste en fonction de leur rang dans un classement prestigieux. Ce système était fiable mais également critiqué pour ses dérives potentielles, notamment en matière de favoritisme.

La procédure d'appariement récemment instaurée devait permettre aux étudiants de mieux aligner leurs aspirations avec les besoins des administrations publiques. Dans cette nouvelle méthode, les candidats se voient impartis des entretiens de 30 minutes, basés sur un dossier anonymisé, où les recruteurs choisissent en toute objectivité. Malheureusement, les élèves affirment que cette nouvelle approche n'a pas été appliquée de manière uniforme, laissant place à des contournements.

Les élèves dénoncent plusieurs dysfonctionnements, y compris des violations du principe d'anonymat, des choix par défaut et des pressions exogènes. Ils ont alerté la direction de l’institut à plusieurs reprises, sans obtenir des réponses satisfaisantes. "Nous avons été traités comme des enfants gâtés", se lamentent les signataires de la lettre.

En réponse aux critiques, Maryvonne Le Brignonen a noté que les réactions des élèves étaient souvent empreintes d'émotion et de déception. Elle insiste sur la nécessité d'un processus plus structuré à l'avenir, reconnaissant des axes d’amélioration. "Il est regrettable que tous les recruteurs n’aient pas suivi exactement les mêmes procédures", a-t-elle déclaré.

Lors d’une rencontre avec les élèves contestataires, elle a devancé que ces derniers devraient se concentrer sur leur rôle futur au service de leurs concitoyens. "Nous avons financé une formation de qualité", a-t-elle ajouté, en soulignant la valeur du service public.

Les étudiants, quant à eux, ont évoqué les mots de Michel Debré, fondateur de l’ENA, qui prêchait pour un système de recrutement juste et égalitaire. Dans un contexte d’incertitudes, leur message résonne comme un appel à agir pour garantir que les idéaux fondateurs de l'école demeurent au cœur de ses pratiques. À l’aube des 80 ans de l'ENA, les élèves de la promotion Paul-Émile Victor se posent la question : "Où est passée la promesse de Michel Debré ?"

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