Ce samedi à Marseille, une marche blanche a été organisée en mémoire de Mehdi Kessaci, un jeune homme de 20 ans assassiné le 13 novembre dernier. Son père, Ahmed Kessaci, a accepté de se confier à notre envoyée spéciale avant cette manifestation. Pour lui, la lutte contre le narcotrafic est une préoccupation qui concerne tout le pays.
EN BREF
- Marche blanche en hommage à Mehdi Kessaci organisée à Marseille.
- Ahmed Kessaci, père de la victime, appelle à une mobilisation nationale contre le narcotrafic.
- La sécurité et la conscience collective sont des enjeux cruciaux pour la famille Kessaci.
Au rond-point Claudie-Darcy à Marseille, à l'approche de 15 heures, des fleurs ont été déposées à l'emplacement même où Mehdi a perdu la vie. Ce jour-là, il a été touché à mort par des balles tirées par un commando à moto. Lors de cette marche, Ahmed Kessaci a souligné l'impact profond de la perte de son fils.
« Regardez le sang de Mehdi, il est là, il ne part pas comme ça », a-t-il déclaré en pointant le bitume où se trouvent des roses blanches. Ce garagiste, à la barbe blanche et portant une casquette noire, est aussi le père d'Amine, un militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme.
Lors de cet entretien, il a été interrogé sur ses attentes face à ces rassemblements. « C’est une fierté pour moi de voir du monde pour mon fils. J'espère que la prise de conscience commence aujourd'hui », a-t-il exprimé. La marche à Marseille est reproduite à Paris et dans d'autres villes françaises, un signe de solidarité qu'Ahmed espère voir s'intensifier.
« Ma vie a basculé direct. Mon fils est parti pour rien », a-t-il poursuivi. Cette perte tragique lui semble insupportable, et il évoque ses propres problèmes de santé, disant qu'il parle à son fils au cimetière. Une douleur poignante, renforcée par le fait qu'il craint pour l'avenir de son autre fils, Amine, dont le moral est au plus bas : « J'espère qu'il va rester longtemps (en vie) ».
Ahmed Kessaci aspire à une mobilisation du pays. « La mobilisation de la France doit être entière », insiste-t-il. Selon lui, cette lutte ne se limite pas à une seule ville, mais concerne la France tout entière. « Ça fait des années qu’on dort. Ce n’est pas une affaire marseillaise, c’est l’affaire de toute la France », déclare-t-il, en appelant à une dynamique collective contre le narcotrafic.
Concernant les actions à mener, il propose d'envisager des sanctions plus fortes envers les consommateurs de drogues. Selon lui, « pour eux, ça doit être la prison ! » Des mesures drastiques afin de contrecarrer une problématique qui touche de nombreuses familles.