Des accusations graves se multiplient à l'encontre de Nigel Farage, le leader de Reform UK, avec des témoignages de plusieurs de ses anciens camarades de classe. Des propos racistes et des comportements néofascistes sont rapportés, laissant sans voix ceux qui ont été témoins de ces agissements. Parmi ces anciens camarades, le réalisateur Peter Ettedgui, distingué aux BAFTA et aux Emmys, partage sa consternation face aux paroles qu’il a entendues durant leur jeunesse commune.
EN BREF
- Des témoignages accablants d’anciens camarades rapportent des propos et comportements racistes de Nigel Farage à l’adolescence.
- Farage nie toutes les accusations et remet en question leur pertinence plus de quarante ans après les faits.
- Le premier ministre travailliste, Keir Starmer, appelle à des explications immédiates de Farage concernant ces allégations.
Le récit de Peter Ettedgui est révélateur. "Il s'approchait de moi en grognant : 'Hitler avait raison' ou 'À gazer !', accompagnant ses mots d'un long sifflement évoquant le bruit des chambres à gaz", confie-t-il. Ce choc initial a marqué son enfance, le confrontant pour la première fois à un antisémite à travers la figure de Farage.
Un second élève, issu d’une minorité ethnique, partage son expérience douloureuse. À l’âge de 17 ans, il se rappelle comment Farage ne manquait pas une occasion de l’intimider avec des phrases injurieuses. "Cela m’a concerné à trois reprises", expliquent ses mots empreints de ressentiment. Il raconte d'autres cas de harcèlement, avec des groupes d'élèves ayant comme cible des jeunes d'apparence différente.
Des comportements inacceptables
Tim France, un autre ancien camarade, évoque également des scènes qui lui paraissent encore aujourd'hui choquantes. "Voir quelqu'un faire ouvertement des saluts nazis, c'était mémorable pour de mauvaises raisons", déclare-t-il. De telles révélations évoquent les aspects sombres d’une adolescence marquée par des comportements de groupe, où certains s’apparentaient à des actes néofascistes.
Des témoignages supplémentaires désignent des comportements similaires alors que Farage et ses camarades participaient aux cadets de l'armée, une organisation soutenue par le gouvernement britannique. D’anciens encadrants décrivent des défilés nocturnes dans leur village, agrémentés de chants des Jeunesses hitlériennes. L'amour de la provocation et du défi prenait alors une dimension inquiétante.
Silence et absence de remords
Pourquoi ces personnes choisissent-elles de témoigner maintenant ? La plupart mentionnent l'absence de remords manifeste de Farage au fil des années. Alors que son influence politique grandit et que son parti pourrait se retrouver en tête dans les prochaines élections, ces voix s’unissent pour demander des éclaircissements sur ses positions passées en matière de racisme et d’antisémitisme.
Farage avait auparavant semblé, timidement, reconnaître avoir tenu des propos 'ridicules', mais il rejetait alors tout lien avec le racisme. Aujourd'hui, il récuse catégoriquement ces témoignages, demandant pourquoi ces allégations remonteraient à plus de 40 ans. Son porte-parole a même insinué que ces accusations sont infondées et qu'il envisage une action en justice contre le Guardian.
Appel à la réponse
Les tensions montent, notamment avec la réaction de Keir Starmer, le chef du Parti travailliste, qui demande à Farage de répondre d’urgence à ces accusations. Le parti Reform UK, quant à lui, accuse le Guardian de vouloir nuire à son image à l'approche des élections. Il reste à voir comment cette situation se développera, alors que le climat politique britannique devient de plus en plus tendu.
Dans un contexte où le racisme est un sujet d'actualité brûlant, ces témoignages soulèvent des questions cruciales sur la manière dont les figures politiques doivent rendre des comptes, non seulement pour leurs actions présentes mais aussi pour leurs passés. Ce récit ne peut que nous inciter à réfléchir sur les valeurs que nous souhaitons voir représentées en politique.