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Croissance, chômage et inflation : les prévisions économiques de l'Insee pour 2026.

by Matthieu Dourtou
Perspectives économiques 2026 : Croissance, emploi et inflation selon l'Insee.

Prévisions de l'économie française par l'INSEE

Pour l'Institut national de la statistique, l'économie française va connaître une croissance en hausse malgré l'incertitude politique, sans que cela profite aux chiffres de l'emploi.

EN BREF

  • Prévisions d'un rebond de croissance pour début 2026 selon l'INSEE.
  • Taux de chômage attendu à 7,8% à mi-2026, en légère hausse.
  • Inflation prévue à 1,5% sur un an en juin 2026, portée par les prix de l'énergie.

Une note d'optimisme mesurée. Selon le chef du département de conjoncture de l'INSEE, Dorian Roucher, qui s'est exprimé devant la presse le 17 décembre, la France pourrait connaître un rebond de croissance début 2026. Cependant, cette hausse ne se traduira pas par une amélioration significative de l'emploi, et l'inflation pourrait légèrement s'accélérer. Roucher indique que, malgré quelques fausses notes, « le tableau conjoncturel est un peu plus favorable que celui des derniers mois ».

L'Institut national de la statistique prévoit une croissance du PIB en légère baisse en 2025, à 0,9 %, contre 1,1 % l'année précédente. Au quatrième trimestre 2025, la croissance est attendue à 0,2 %. Roucher précise que « l'activité ralentirait mécaniquement en fin d'année après le fort dynamisme observé à l'été, mais dans des proportions limitées ».

Les prévisions pour 2026

En 2026, la croissance du PIB devrait repartir à la hausse. L'INSEE anticipe une progression de +0,3 % pour chacun des deux premiers trimestres. Ainsi, l’« acquis de croissance » pour la France à mi-2026, c'est-à-dire le niveau de croissance annuelle si aucune évolution n'avait lieu au second semestre, devrait atteindre +1 %, « en accélération par rapport à l'ensemble de l'année 2025 ».

En ce qui concerne l'économie, des signes encourageants émergent. Selon les scénarios de l'INSEE, « la production aéronautique ne décrochera pas : bien qu'Airbus ait revu ses objectifs à la baisse pour la livraison d'avions, les motoristes français continuent de produire ». Pour Roucher, « les moteurs internes de l'économie européenne, en particulier l'investissement, commencent à se rallumer ».

Des incertitudes demeurent

Néanmoins, une ombre plane sur ces prévisions. Dorian Roucher note qu'« l'incertitude reste forte concernant l'orientation exacte de la politique budgétaire », alors que des discussions parlementaires visent à adopter un budget de l'État pour 2026.

Une mauvaise nouvelle persiste : la légère embellie conjoncturelle ne se traduira pas nécessairement par une amélioration du marché de l'emploi. Le taux de chômage pourrait ainsi augmenter légèrement, atteignant 7,8 % à mi-2026, contre 7,7 % au troisième trimestre 2025. Ce phénomène s'explique notamment par un recul de l'alternance, qui a pourtant contribué à la hausse de l'emploi dans le passé. La baisse de l'aide à l'embauche des apprentis, mise en place depuis février, pourrait faire disparaître 64 000 postes d'ici mi-2026.

La hausse anticipée du chômage résulte également de la loi pour le plein emploi qui, depuis janvier, intègre de nouvelles catégories de demandeurs d'emploi, telles que les bénéficiaires du revenu minimum (RSA) ou les jeunes en recherche d'emploi.

Inflation et perception des ménages

En matière d'inflation, l'INSEE souligne que, depuis février, elle oscille autour de +1 %, mais elle pourrait se redresser légèrement, atteignant +1,5 % sur un an en juin 2026. Cette augmentation est principalement portée par les prix de l'énergie, en raison d'un effet de comparaison défavorable avec la forte baisse de février 2025. Les prix alimentaires pourraient également connaître un rebond.

Paradoxalement, les ménages français se montrent plus soucieux de la situation économique globale du pays que de leur propre situation financière. Selon l'INSEE, ils sont nettement plus pessimistes quant à l'avenir économique de la France par rapport à avant la pandémie, alors que leur opinion sur leur situation personnelle semble se maintenir.

À travers cette dynamique, il apparaît que l'économie française navigue entre des signes positifs et des incertitudes persistantes, laissant entrevoir une trajectoire en dents de scie pour les mois à venir.

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