L’écriture est rythmée, l’orthographe parfois approximative, les mots frappés comme si une angoisse désespérée tambourinait à la porte : « Madame la juge, aidez-nous, je vous en supplie ! Je sais que vous n’avez pas que nous, mais faites vite. » Ces lignes, écrites en 2015, éclairent de façon déchirante un angle mort des maltraitances faites aux enfants — un terme que l’on hésite à employer tant il semble renvoyer à une autre époque : le travail forcé. Romain Villers-Lebourg, désormais âgé de 26 ans, utilise ce mot tragique pour évoquer sa propre histoire.
EN BREF
- Romain Villers-Lebourg témoigne de son travail forcé durant son enfance.
- Il a été placé dans une famille d’accueil, où il a travaillé sans protection.
- Son récit met en lumière les violences invisibles subies par des enfants en situation précaire.
Pendant environ un an, entre décembre 2013 et février 2015, Romain accuse la famille d’accueil normande qui l’a reçu, avec sa sœurs, de l’avoir fait travailler quotidiennement dans un élevage canin d’une cinquantaine de chiots. Loin d’être un cas isolé, son expérience reflète une réalité douloureuse pour de nombreux enfants placés dans des structures d’accueil fragiles.
À l’âge de 14 ans, il travaillait sans droit, sans protection, ni même sans un cadre légal. Les jours de semaine, avant d’aller à l’école, ainsi que le soir, les week-ends et même pendant les vacances scolaires, il était contraint de s’occuper des animaux. Ce récit attire l’attention sur un problème souvent négligé, celui du travail non rémunéré subit par des adolescents dans des familles d’accueil. Quelles protections en place pour ces jeunes lorsque la société semble les oublier ?
Une Réalité Alarmante
Ce témoignage met en lumière une réalité alarmante qui reste souvent cachée. Selon des données récentes, près de 40 000 enfants sont placés en France, et beaucoup d'entre eux passent par des familles d'accueil. Bien que l'objectif de ces placements soit leur protection et leur bien-être, force est de constater que certaines situations ne respectent pas ces principes fondamentaux.
- Les familles d’accueil : Leur mission est de protéger et d’accompagner, mais des cas de maltraitance restent inévitables.
- Les enfants placés : Souvent en situation vulnérable, ils sont parfois exposés à des abus, tant physiques que psychologiques.
- Le rôle des institutions : Les services sociaux doivent renforcer les contrôles et les régulations pour garantir que chaque enfant reçoive l’attention et la protection qu’il mérite.
Le récit de Romain souligne une nécessité urgente d’intervenir dans les pratiques de placement. En effet, il est impératif que les familles d’accueil soient régulièrement évaluées et surveillées. Les enfants, malgré leurs épreuves, méritent une chance de mener une vie sans peur et remplie d’espoir.
« Nous ne devrions jamais oublier que derrière chaque chiffre, chaque placement, il y a un enfant avec une histoire. »
Romain Villers-Lebourg
Ce témoignage poignant fait partie d’une lutte collective pour faire entendre les voix de ceux qui sont souvent silenciés. La société doit s’interroger : que faisons-nous pour protéger nos enfants ? Il est grand temps d'agir, d'écouter et de prendre des mesures concrètes pour assurer un avenir meilleur à chaque jeune en détresse.