Le gouvernement français s'attaque résolument au narcotrafic avec des mesures législatives ambitieuses, marquant ainsi une volonté forte de durcir les sanctions.
EN BREF
- Le projet de loi "Sure" renforce les sanctions à l'égard des narcotrafiquants.
- Les permissions de sortie des détenus en quartiers haute sécurité seront prohibées.
- Alignement des peines de narcotrafic sur celles des terroristes proposé par le gouvernement.
Ce mardi 17 décembre 2025, lors d'une séance à l'Assemblée nationale consacrée à la lutte contre le narcotrafic, le ministre de l'Intérieur, Sébastien Lecornu, a révélé que le gouvernement ne se contentera pas d'augmenter les amendes pour les consommateurs. Il a annoncé la présentation imminente de nouvelles mesures législatives, dans le cadre du projet de loi "Sure", qui sera examiné au cours du premier semestre 2026. L’objectif affiché est de renforcer de manière significative l’arsenal judiciaire destiné à lutter contre le narcotrafic.
Le gouvernement souhaite ainsi mettre en place un dispositif qui garantisse une “sanction utile, rapide et effective”. Parmi les mesures phares, Gérald Darmanin, garde des Sceaux, a présenté des propositions visant à interdire les permissions de sortie pour les détenus enfermés dans les quartiers haute sécurité. De plus, il a précisé que ces derniers ne pourraient profiter d’aucun aménagement de peine avant d’avoir purgé deux tiers de leur sentence.
En parallèle, il est prévu que les réductions de peine, déjà un sujet sensible dans le débat public, soient encadrées : elles ne pourront excéder un tiers de la peine prononcée pour les narcotrafiquants. À travers ce durcissement, le gouvernement cherche à établir une ligne claire entre les comportements en matière de narcotrafic et d’autres formes de délinquance, notamment le terrorisme. Le Premier ministre a ainsi suggéré d’aligner les régimes de réduction de peines des narcotrafiquants sur ceux des terroristes.
Ces propositions s'inscrivent dans un contexte plus large de lutte contre le trafic de drogues, un sujet qui revient régulièrement sur le devant de la scène politique. Un défi de taille pour le gouvernement, alors que la France, comme de nombreux autres pays, doit faire face à une augmentation alarmante du trafic de drogues et de ses conséquences sur la sécurité publique et la santé des citoyens.
La mise en œuvre de ces mesures ne manquera pas d'être suivie de près par les acteurs du secteur judiciaire ainsi que par les organisations de la société civile, qui pourraient craindre une dérive vers des sanctions excessives et une stigmatisation des populations touchées par ce fléau.
En attendant que le projet de loi soit discuté, l’opinion publique semble partagée. Certains voient ces initiatives comme un signe positif vers une lutte plus effective contre le narcotrafic, tandis que d'autres mettent en avant le risque d'une prison, trop souvent considérée comme la seule solution, sans plan d'accompagnement réel pour la réinsertion des condamnés.
En somme, la volonté affichée du gouvernement de durcir les sanctions témoigne d'une préoccupation croissante face à la menace posée par le narcotrafic. La prochaine étape consistera à observer comment ces nouvelles mesures seront acceptées et appliquées, ainsi que leur impact sur la lutte contre ce fléau grandissant.