Ces derniers jours, une série de plaintes a révélé une inquiétante affaire d'escroquerie à Perpignan. Vingt et une personnes se sont rendues aux forces de l'ordre pour dénoncer les agissements de René P., gérant d'une boutique spécialisée dans l'achat-vente d'or. Les victimes évoquent une arnaque de type *pyramide de Ponzi*, avec des préjudices cumulés approchant le million d'euros. Me Valérie Cons, avocate impliquée sur ce dossier, affirme que d'autres plaignants sont susceptibles de se manifester.
EN BREF
- Vingt et une personnes ont porté plainte pour escroquerie à Perpignan.
- Les victimes évoquent des promesses de rendement de 20 % sur leurs investissements dans des pièces d'or.
- Une enquête est en cours tandis que les préjudices cumulés atteignent près d'un million d'euros.
Tous les plaignants ont confié à René P. une partie de leurs économies, attirés par une rentabilité tentante. Ils espéraient ainsi améliorer leur quotidien. Pour instaurer un climat de confiance, le gérant avait d'abord respecté ses engagements. Les versements avaient lieu chaque trimestre, ce qui rassurait ses clients.
Puis, la situation a rapidement basculé. René P. a prétexté un problème de sécurité avec son coffre-fort et a demandé à chacun de reprendre les pièces d'or achetées. Ses clients ont ensuite découvert que leur investissement était largement sous-évalué. Ceux qui avaient misé sur cette prétendue *valeur refuge* se sont alors heurtés à un silence inquiétant. La boutique s'est fermée, laissant les victimes sans nouvelles et sans restitution de leur mise initiale.
Des pièces payées dix fois trop cher
Aurélie, une Perpignanaise d’une soixantaine d’années, fait partie des personnes touchées par cette situation. Confiante, elle a été orientée vers ce marchand par un ami. Passant par une période difficile, elle a cru aux promesses de rendement et a investi 200 000 euros, provenant de la vente de biens immobiliers. Au départ, elle a reçu des versements réguliers, ce qui renforçait son engagement dans cette aventure.
Mais tout a basculé lorsque des besoins financiers personnels l'ont conduite à solliciter un remboursement. À ce moment-là, ses tentatives de contact avec René P. ont échoué. Sa boutique était fermée, et les versements avaient cessé.
Lors d'une première visite à la police, Aurélie a été conseillée d’expertiser ses pièces. Ce qui devait être un or précieux s'est révélé n’être que de la simple quincaillerie, valant tout au plus 20 000 euros. Suite à cela, elle a déposé plainte et a récemment demandé à bénéficier du RSA, la situation devenant intenable.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur les mécanismes de protection des consommateurs face aux arnaques financières, ainsi que sur la responsabilité des acteurs du marché de l'or. Les victimes, souvent des retraités ayant fait preuve de confiance, se retrouvent aujourd'hui dans des situations précaires, exclus de leur épargne durement acquise.
Une enquête est en cours, mais le parcours judiciaire s'avère souvent long et semé d'embûches. La vigilance reste de mise pour tous ceux qui envisagent d'investir dans des secteurs à priori sécurisés, mais où le risque de tromperie est bien présent.