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Garde-côtes américains : refusent un changement de directive sur la croix gammée comme symbole de haine

by Matthieu Dourtou
Garde côtes américains : s’opposent à l’abrogation du symbole de haine de la croix gammée

Un débat enflammé secoue actuellement les États-Unis à la suite d'une enquête du Washington Post, dévoilant une directive potentielle des garde-côtes américains qui remettrait en question la classification de la croix gammée et d'autres symboles historiques. Ces derniers jours, la question a suscité des réactions passionnées à travers le pays, étant donné le poids historique et sociopolitique de ces emblèmes.

EN BREF

  • La croix gammée pourrait ne plus être classée comme symbole de haine.
  • Une directive controversée doit entrer en vigueur le 15 décembre 2025.
  • Les réactions politiques sont vives, dénonçant cette position comme inacceptable.

Selon le rapport du Washington Post, les garde-côtes envisageraient de ne plus considérer la croix gammée comme un symbole de haine, mais plutôt comme un symbole « potentiellement clivant ». Ce changement de position pourrait entrer en vigueur le 15 décembre 2025, affirmant ainsi un mouvement vers une réforme de la communication et des valeurs des forces armées, selon des documents internes du département de la sécurité intérieure.

Afin d'apporter un éclairage supplémentaire, il est essentiel de rappeler que la croix gammée, ou swastika en anglais, n'est pas simplement un symbole comme un autre. Utilisé par le régime nazi, il représente un idéalisme qui a entraîné la mort de 5 à 6 millions de Juifs et a causé d'innombrables souffrances pendant la Shoah. Les atrocités qui l’accompagnent soulignent l’ampleur de ses implications, et le souvenir de ces événements demeure brûlant dans la mémoire collective américaine.

Cette directive semble également inclure d'autres symboles controversés, comme le nœud coulant, symbole emblématique du racisme aux États-Unis après la guerre de Sécession, ainsi que le drapeau des confédérés, bien que ce dernier reste interdit en tant qu'emblème public. Ce mélange de symboles et de leur interprétation soulève de nombreuses questions sur l'évolution des valeurs et des perceptions au sein des corps militaires.

Face à cette annonce, l'American Jewish Committee a exprimé son indignation, en déclarant :

« Les croix gammées ne sont pas clivantes. Elles sont antisémites. »

Cette affirmation souligne le décalage entre les perceptions institutionnelles et la souffrance vécue par des communautés entières. De nombreux élus, dont le sénateur du Massachusetts Ed Markey, dénoncent également cette idée, rappelant que ces emblèmes sont porteurs d'un lourd héritage de génocide et de lynchages.

Réactions et démentis

Suite à la publication, l'amiral Kevin Lunday, commandant intérimaire des garde-côtes américains, a vigoureusement repoussé les allégations en qualifiant ces informations de « totalement fausses ». Dans un post sur X, il a affirmé :

« Ces symboles ont toujours été et demeurent interdits au sein des garde-côtes, conformément à la politique en vigueur. »

L'amiral a également souligné que toute manifestation de tels symboles serait systématiquement étudiée et sanctionnée, insistant sur l'engagement des garde-côtes à promouvoir un environnement de travail respectueux et professionnel. Dans cette optique, il a déclaré que :

« Les symboles tels que les croix gammées et les nœuds coulants sont en totale contradiction avec nos valeurs fondamentales. »

Néanmoins, la porte-parole des garde-côtes, Jennifer Plozai, a confirmé à la journaliste du Washington Post, Tara Copp, que l'organisme de sécurité intérieure se penchera sur la formulation actuelle des directives. Cela pourrait laisser entrevoir des ajustements qui, bien que non encore confirmés, inquiètent de nombreux observateurs.

Ce débat sur la reconnaissance des symboles vestiges d'une histoire lourde et douloureuse ne fait que commencer. Il soulève des questions éthiques profondes sur la manière dont les sociétés modernes doivent appréhender leur passé. La ligne entre la mémoire historique et la représentation contemporaine est fine et délicate, et demande une réflexion approfondie sur les valeurs que l'on choisit d'incarner.

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