Le paysage numérique mondial connaît une évolution marquante en Australie. À partir du 10 décembre prochain, le pays mettra en œuvre une loi pour interdire l'accès des réseaux sociaux aux adolescents de moins de 16 ans. Cette décision, rapportée par l'agence de régulation Internet australienne, touche non seulement des géants comme Facebook, Instagram et TikTok, mais également le service de streaming Twitch, dont les utilisateurs jeunes devront être supprimés.
EN BREF
- Une nouvelle loi en Australie interdit aux moins de 16 ans d'utiliser les réseaux sociaux.
- Les plateformes risquent des amendes allant jusqu'à 28 millions d'euros pour non-conformité.
- Twitch, majoritairement utilisé par des adultes, devra aussi se conformer à cette règle stricte.
Cette radicale mesure vise à renforcer la sécurité en ligne des jeunes australiens, à un moment où l'utilisation des réseaux sociaux par les adolescents est en constante augmentation. L'agence du gouvernement dédiée à la sécurité électronique, le eSafety Commissioner, souligne l'impératif de protéger les jeunes des enjeux liés à la vie privée et à l'exposition à des contenus inappropriés.
Les entreprises technologiques, qui se retrouvent au cœur de cette nouvelle législation, expriment leur inquiétude. Elles qualifient la loi de “vague” et “problématique”, arguant que son application serait difficile. En effet, la mise en place d'un système de vérification d'âge robuste s'avère particulièrement complexe et pourrait nécessiter des ressources significatives. Twitch, par exemple, peine à divulguer le nombre exact de ses utilisateurs de moins de 16 ans, alors qu'il se vante que près de 70 % de son audience se situe dans la tranche d'âge des 18 à 34 ans.
Conséquences potentielles
Les plateformes qui ne respecteraient pas cette réglementation s'exposent à des amendes pouvant atteindre près de 28 millions d'euros (environ 49,5 millions de dollars australiens). Une proportion considérable que les entreprises pourraient voir assoir la rigueur de cette loi.
Les cas de Pinterest, LegoPlay et WhatsApp, qui semblent avoir échappé à cette interdiction pour le moment, montrent que toutes les plateformes ne sont pas nécessairement visées. La situation des autres joueurs du secteur est encore en cours d'examen, laissant planer l'incertitude quant à l'évolution de la situation.
Un pas vers l'inconnu
Malgré son caractère restrictif, cette règle australienne attire l'attention d'autres pays qui envisagent des mesures similaires pour réguler l'accès aux plateformes de médias sociaux. Toutefois, de nombreux experts s'interrogent sur le véritable impact de cette loi, la considérant surtout comme symbolique. La difficulté d'établir un contrôle d'âge fiable soulève des questions quant à son application effective et aux résultats qu’elle pourrait produire.
Avec des préoccupations croissantes sur la santé mentale des jeunes et l'usage abusif des réseaux sociaux, l'Australie s'inscrit clairement dans une dynamique mondiale d'examen critique de l'impact des technologies numériques. Cela amène chacun à réfléchir sur la manière dont nous pouvons mieux protéger la jeunesse tout en respectant leurs libertés d’expression et d'exploration.