Home ActusNews Alep : nouveaux affrontements entre le gouvernement et les Kurdes, trois civils tués

Alep : nouveaux affrontements entre le gouvernement et les Kurdes, trois civils tués

by Matthieu Dourtou
Alep : Tensions croissantes entre le gouvernement et les Kurdes, bilan tragique de trois vies perdues.

Alep : Tensions entre Kurdes et Forces gouvernementales

Alep : Tensions croissantes entre Kurdes et Forces gouvernementales

Des affrontements meurtriers ont éclaté ce lundi 22 décembre 2025 à Alep, dans le nord de la Syrie. Cet événement survient alors que les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, et les forces gouvernementales syriennes sont censées œuvrer ensemble à l'intégration des institutions de cette région, caractérisée par la présence d'une importante minorité kurde. Dans la soirée, les deux parties impliquées ont lancé des appels à la cessation des hostilités, tout en se rejetant la responsabilité des attaques.

EN BREF

  • Affrontements meurtriers à Alep entre forces kurdes et gouvernementales.
  • Appels à la cessation des hostilités sans accord concret.
  • Tensions exacerbées par des négociations stagnantes sur l'intégration des forces kurdes.

Selon l'agence officielle SANA, « deux civils ont été tués et huit autres ont été blessés dans des tirs de mortiers et de roquettes des FDS », alors que ces derniers affirment qu’une femme de 57 ans a perdu la vie et que 17 civils ont été blessés lors d'une attaque menée par « des combattants de factions gouvernementales » utilisant des armes lourdes. Les affrontements se sont principalement déroulés dans les quartiers de Cheikh-Maqsoud et Achrafieh, qui sont sous le contrôle des unités kurdes. Il est à noter qu'un cessez-le-feu avait été en vigueur après des combats précédents en octobre.

Un accord au point mort

Ce regain de tensions intervient en pleine période de négociations pour intégrer d'ici au 31 décembre les forces kurdes civiques et militaires au sein des institutions gouvernementales. Ces affrontements coïncident avec la visite en Syrie du ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, qui a exhorté les Kurdes à ne pas nuire à la stabilité du pays. Ce dernier a également mis en garde les FDS, affirmant que « les partenaires de l’accord perdaient patience ».

Dans une conférence de presse, M. Fidan a déclaré : « Il est crucial que les FDS s'intègrent dans l'administration syrienne par le dialogue et la réconciliation, et qu'elles ne constituent plus un obstacle à l'intégrité territoriale de la Syrie ». La réponse des FDS à une proposition d'intégration dans l'armée syrienne est actuellement en cours d'analyse par les nouvelles autorités, selon les déclarations d'Assad Hassan Al-Chibani, le ministre syrien des affaires étrangères.

Une menace pour Ankara

La Turquie, qui partage une frontière de 900 kilomètres avec la Syrie, considère la présence des FDS à sa frontière comme une menace. Les combattants kurdes contrôlent en effet de vastes régions du nord-est syrien, riches en ressources telles que le pétrole et le blé. Soutenues par les États-Unis, les FDS ont été à l'avant-garde de la lutte contre l'État islamique, vaincu en Syrie en 2019.

« La stabilité en Syrie est essentielle pour celle de la Turquie », a insisté Hakan Fidan, en compagnie du ministre turc de la défense, Yasar Güler, lors de leur rencontre avec le président syrien Ahmed Al-Charaa.

La situation à Alep reste donc précaire, fraichement marquée par des tensions accrues entre les forces kurdes et le gouvernement syrien. L'évolution du dialogue entre ces factions sera déterminante pour l'avenir de la région, déjà meurtrie par des années de conflit.

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