Les mutuelles, qui rappellent ne pas avoir le droit de s'endetter, pointent du doigt la hausse structurelle des dépenses de santé des Français, mais aussi de nouvelles taxes imposées par l'État.
EN BREF
- Les tarifs des mutuelles augmenteront de 4,7% en moyenne en 2026.
- Cette hausse est alimentée par le vieillissement de la population et de nouvelles taxes.
- Les mutuelles dénoncent l'impact des choix politiques sur leurs finances.
Ce mardi, la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) a annoncé une nouvelle hausse significative des tarifs des mutuelles pour l'année 2026. Selon leurs prévisions, les contrats individuels (ciblant étudiants, chômeurs et retraités, entre autres) devraient connaître une augmentation de 4,3%, tandis que les contrats collectifs (comme ceux réservés aux salariés) grimperont de 4,7%. Une situation alarmante pour de nombreux Français, qui voient leurs dépenses de santé s’envoler.
Cette évolution s’inscrit dans un contexte où les dépenses de santé des Français ne cessent de croître. Entre 2013 et 2020, elles ont augmenté de 1,8% par an, mais depuis 2020, cette tendance s'est accentuée, avec une hausse de 22% sur cinq ans. Ces chiffres mettent en exergue une réalité incontournable : les mutuelles, qui couvrent 40% du marché des contrats individuels et 16% pour les contrats collectifs, n’ont d’autre choix que d’ajuster leurs cotisations aux besoins croissants en matière de santé.
Des Dépenses de Santé en Hausse
Les raisons de cette hausse sont multiples. Le vieillissement de la population joue un rôle majeur, entraînant une augmentation des maladies chroniques. En 2021, on comptait environ 12 millions de patients en France souffrant d’une maladie chronique reconnue, en hausse par rapport aux années précédentes. L’espérance de vie, bien que de plus en plus élevée, cache une réalité préoccupante. En effet, l’espérance de vie en bonne santé se fixe en moyenne à 63,6 ans pour les hommes et à 64,2 ans pour les femmes. Ce phénomène entraîne une demande accrue de traitements de plus en plus coûteux.
En parallèle, les mutuelles rappellent qu'elles ne peuvent s'endetter pour faire face à cette croissance des dépenses, contrairement à la Sécurité sociale. Elles se doivent donc d’aligner leurs cotisations sur les prévisions des risques à couvrir. La FNMF souligne que l'écart annuel moyen entre la croissance des cotisations et celle des prestations n'est que de 0,3%. Cette situation soulève des interrogations sur les choix politiques et financiers du gouvernement et du Parlement.
Des Taxes Accablantes
Les nouvelles taxes pesant sur les mutuelles sont également vivement critiquées. La FNMF estime que la situation actuelle n’est pas uniquement due aux fluctuations des dépenses de santé, mais aussi à plusieurs récentes augmentations de taxes. Entre autres, une contribution exceptionnelle de 2,05% sur les cotisations a été intégrée dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, reconnu par la FNMF comme une véritable « TVA sur la santé ». Au total, ces impôts et charges pourraient représenter une augmentation de 1 milliard d'euros pour les assurés.
La FNMF avertit que sans concession et sans réformes conséquentes, ces hausses se répéteront chaque année, exacerbant la pression sur les ménages. D'après leurs recommandations, il est impératif d’améliorer l'efficience du système de santé, de lutter contre la fraude et d’investir dans la prévention pour enrayer cette spirale inflationniste.
En somme, alors que les préoccupations de santé continuent d'augmenter, les assurés se préparent à voir leurs factures grimper, sans que les raisons sous-jacentes soient réellement clarifiées. Le défi semble aussi politique qu'économique, et la route vers une gestion saine des dépenses de santé reste semée d'embûches.