Des bloqueurs sont encore présents ce dimanche sur l'autoroute A75, en Lozère et en Aveyron, ainsi que dans les Landes. Dans le Gers, des tensions ont éclaté entre agriculteurs et forces de l'ordre samedi soir.
EN BREF
- Des blocages persistent dans le Sud-Ouest contre la gestion de la dermatose nodulaire
- Plus de 50% des bovins du secteur ont été vaccinés, selon la ministre de l'Agriculture
- Tensions entre agriculteurs et forces de l'ordre, avec des incidents signalés à Auch
En ce dernier week-end de décembre, plusieurs routes et autoroutes dans le sud-ouest de la France restent bloquées par des agriculteurs en colère contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). À l'entrée d'Auch, dans le Gers, un barrage demeure en place. Jérôme Courrèges, coprésident de la Coordination rurale (CR) du Gers, a confirmé à l'AFP que les manifestants entendent maintenir les actions de blocage.
Selon les informations fournies par la gendarmerie, d'autres blocages sont signalés sur les axes principaux, notamment :
- A75 au Buisson (Lozère)
- A75 à Sévérac (Aveyron)
- A64 à Carbonne (Haute-Garonne)
- RN88 à Baraqueville (Aveyron)
- RD824 à Tartas (Landes)
- D834 à Campet-et-Lamolère (Landes)
En Aveyron, les agriculteurs ont exprimé leur intention de poursuivre leur mobilisation, tandis que la circulation a repris sur l'A64 dans les deux sens au niveau de Pau et Urt, selon les déclarations de Vinci Autoroutes.
Des actions éclatent également en soirée. Durant la nuit de samedi à dimanche, des agriculteurs ont déversé de la terre et du fumier devant la mairie de Tartas, provoquant l'incompréhension du maire, Jean-François Broquères. Ce dernier a déclaré à ICI Gascogne : "Je suis un petit peu interrogatif sur la plus-value que cela apporte à leur combat. Le nettoyage va revenir aux agents municipaux qui, eux, n'y sont pour rien."
Samedi soir, un tracteur a aspergé la façade du journal La Dépêche du Midi à Auch, provoquant l'intervention des forces de l'ordre. Le conducteur du tracteur a été interpellé et placé en garde à vue. Il a été relâché dans la nuit, selon la Coordination Rurale du Gers. Vincent Arbusti, porte-parole de la CR, a qualifié cette interpellation de "honteuse", déclarant que "braquer des agriculteurs ne devrait pas être une option."
Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a commenté la situation, affirmant que "de nombreuses manifestations spontanées ont pu se dérouler sans être entravées, permettant une expression revendicative large". Cependant, les dégradations survenues à Auch ont également été signalées, soulignant la tension dans la région.
En termes de gestion sanitaire, la ministre de l'Agriculture a annoncé que plus de 50 % des 750 000 bovins concernés dans le Sud-Ouest avaient déjà été vaccinés, une réponse qui semble contrastée par la colère des agriculteurs. Ce sentiment d’insatisfaction pourrait alimenter des tensions continues dans les jours à venir, alors que la fin de l'année est marquée par ces préoccupations sectorielles.
Cette crise agroalimentaire soulève des questions fondamentales sur le soutien apporté aux agriculteurs, déjà éprouvés par les difficultés économiques et sanitaires. Il est primordial d'observer comment cette situation évoluera et quelles mesures concrètes seront mises en œuvre pour apaiser la colère de ces professionnels de la terre.