Sont-elles complices ou victimes ? Deux jeunes Françaises, Ibtissem, 21 ans, et son amie Mariam, ont été arrêtées fin février à Istanbul alors qu’elles transportaient des valises remplies de cannabis. Elles doivent comparaître jeudi devant un tribunal turc, selon leur avocat. Les deux jeunes femmes affirment avoir été piégées par une connaissance.
Au début de l’année, cet homme, dont elles ignoraient l’incarcération, leur a proposé des billets d’avion pour la Thaïlande, promettant de les retrouver sur place, d’après le récit de l’avocate de la famille d’Ibtissem.
Sommaire
Des valises remplies de cannabis
Alors qu’elles s’apprêtaient à prendre leur vol retour de Bangkok vers la Belgique, un homme a remis aux deux femmes deux valises cadenassées, prétendant qu’elles appartenaient à leur connaissance et contenaient des contrefaçons.
À leur escale à Istanbul, après une dizaine d’heures de vol, la police turque a découvert une quantité significative de cannabis à l’intérieur des valises et a arrêté les deux jeunes Françaises, originaires de la région parisienne.
« Elles disent qu’elles ne comprennent pas ce qu’elles ont signé, et que le contenu des procès-verbaux ne reflète pas leurs déclarations », a déclaré Me Carole-Olivia Montenot, l’avocate de la famille d’Ibtissem, décrivant des conditions de détention « très difficiles ».
« Elles ne savent pas à quelle sauce elles vont être mangées »
« C’est difficile aussi parce qu’elles ne parlent pas la langue. Elles ne savent vraiment pas à quoi s’attendre », ajoute Me Montenot, qui a pu s’entretenir avec Ibtissem par téléphone la semaine dernière.
Selon l’avocate, rien de tout cela ne se serait produit si la connaissance des deux jeunes femmes, incarcérée à la maison d’arrêt d’Amiens, n’avait pas pu obtenir un téléphone portable en prison.
Le parquet d’Amiens a ouvert une enquête en août pour tenter d’éclaircir les faits, a affirmé Me Montenot. À ce jour, le parquet d’Amiens n’a pas répondu aux sollicitations. Me Mehmet Serif Ertürk, l’avocat turc des deux jeunes femmes, espère, au vu du dossier, obtenir une « peine nettement inférieure » à celle encourue.