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À Paris, près de 300 migrants évacués de campements dans le 19ᵉ arrondissement

by Matthieu Dourtou
Evacuation de migrants : près de 300 personnes relogées dans le 19ᵉ arrondissement de Paris

Évacuation des campements de migrants à Paris

Ce mercredi 5 novembre 2025, environ trois cents migrants ont été évacués des campements situés entre les stations de métro Jaurès, Stalingrad et Porte de la Chapelle à Paris. Cette opération, qui a été surveillée par un important dispositif policier, a pour but d’offrir un hébergement temporaire à des personnes souvent vulnérables et en quête de sécurité.

EN BREF

  • Trois cents migrants évacués de camps parisiens, majoritairement d'Afghanistan et de la Corne africaine.
  • 221 personnes prises en charge, tandis que 50 ont refusé toute assistance.
  • Prochainement près de 500 opérations similaires menées depuis 2015, sans solution durable.

Trois cars ont été mobilisés pour transporter les volontaires vers des hébergements temporaires à Bourges, Besançon et Toulouse. L’évacuation s'est déroulée dans le calme, grâce à la coordination des forces de l'ordre ainsi que des agents de la préfecture d'Île-de-France et de la Ville de Paris.

Selon une source policière, « environ trois cents personnes, issues majoritairement d’Afghanistan et de la Corne africaine, ont été recensées ». Parmi elles, 221 migrants ont été pris en charge, tandis que 50 autres ont préféré rester sur place, refusant toute aide. Ce phénomène témoigne d'une situation particulièrement délicate à Paris, où de nombreux occupants d’un campement sont déjà partis, ne souhaitant pas quitter la capitale.

Parmi les évacués, on retrouve des histoires poignantes. May, une Soudanaise de 33 ans, a choisi de ne pas quitter Paris pour rester près de sa fille de 11 ans, qui doit aller à l'école : « On doit rester à Paris parce que ma fille va à l’école, et moi je cherche du travail », a-t-elle confié à l'Agence France-Presse.

Des solutions éphémères et des difficultés persistantes

Les sans-abri présents lors de l’évacuation étaient majoritairement des jeunes hommes accompagnés de quelques familles. Ils ont été orientés par des associations telles que Médecins du monde, Utopia56 et France Terre d’asile. Ce jour-là, trois bus supplémentaires avaient été mobilisés pour aider les personnes disposant d'un contrat de travail dans la région à accéder à un hébergement en Île-de-France.

Ali, un Afghan de 23 ans vivant dans le camp depuis un mois, exprime son désespoir : « Je ne peux pas quitter Paris, j'ai un travail ici ». Malgré son emploi de gardien, les démarches pour trouver un logement se heurtent à de nombreux obstacles : « J’ai vraiment besoin d’un logement, c’est pas possible de vivre comme ça », s’est-il indigné.

À peine l’évacuation achevée, des tentes avaient déjà été réinstallées Porte de la Chapelle. Paul Alauzy, porte-parole de Médecins du monde, a signalé une nouvelle fois la persistance de la crise : « On estime que 150 personnes sont restées sans solution ». Il regrette que les autorités ne parviennent pas à mettre en place des solutions durables. « On est proche de la 500e opération similaire depuis 2015, et ça ne fonctionne pas. Les gens continuent à vivre dans des conditions indignes », a-t-il ajouté, reflétant ainsi une inquiétude grandissante face à cette situation.

Alors que la ville de Paris s’apprête à traverser l’hiver, la multiplication des évacuations ne semble pas offrir de vraies réponses aux besoins des personnes les plus démunies. Le défi de trouver des logements adaptés et durables pour les migrants perdure, tandis que les associations luttent pour sensibiliser le public à cette question cruciale.

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