À une époque où les voitures sans permis séduisent de plus en plus les jeunes, notamment à partir de 14 ans, la préoccupation pour la sécurité routière est particulièrement pressante. En effet, malgré une simple formation de huit heures, ces véhicules peuvent s'avérer dangereux.
EN BREF
- En 2024, 445 accidents corporels impliquant des voitures sans permis ont été enregistrés.
- La mortalité a doublé en cinq ans, avec 37 décès l'année dernière.
- La sensibilisation à la sécurité routière est essentielle, surtout pour les jeunes conducteurs.
Dans son bilan du 4 décembre, la Sécurité Routière a révélé des chiffres alarmants : "445 accidents corporels ont impliqué une voiturette sans permis et 37 personnes ont perdu la vie en 2024", représentant une hausse de 48% par rapport à l'année précédente. Ce rapport indique également que "huit des victimes étaient des adolescents de 14 à 17 ans". Ces données mettent en lumière une tendance inquiétante concernant l'utilisation croissante des voitures sans permis par les jeunes.
Ce type de véhicule, aussi désigné comme voiturette, permet aux adolescents d'effectuer leurs trajets quotidiens sans nécessiter le permis B. Toutefois, cette accessibilité soulève des enjeux en matière de sécurité routière. En effet, la formation minimale de huit heures ne garantit pas que les jeunes conducteurs seront aptes à faire face aux dangers de la route.
Pour alerter sur ces risques, l'assureur MMA a réalisé un crash test dramatique. Ce test visait à démontrer que la voiture sans permis n'est pas un simple jouet, mais un véhicule à part entière. Les résultats sont édifiants : à une vitesse de 50 km/h, la voiturette de 425 kilos a été propulsée sur plus de dix mètres. Cette collision a conduit à des résultats catastrophiques pour le mannequin représentant un adolescent de 15 ans, qui meurt instantanément, tandis que son frère au volant devient tétraplégique. Cette expérience souligne la nécessité d'une meilleure sensibilisation à la sécurité routière.
Guillaume Wirtz, responsable de la prévention chez MMA Assurances, avertit : "Il faut se renseigner sur le code de la route même si cela n'est pas obligatoire pour conduire ce type de véhicules". Les voitures sans permis représentent en effet la première catégorie d'augmentation des décès, devançant même les cyclistes et les conducteurs de deux-roues. Avec une proportion croissante de jeunes au volant, l'importance de la prudence sur la route devient cruciale.
En France, environ 282 560 voitures sans permis circulent. Ces véhicules, bien qu'ayant leur propre réglementation en matière de sécurité, demeurent vulnérables face aux mêmes dangers que les autres usagers de la route. Parmi les accidents corporels survenus en 2024, il a été noté que "13% des conducteurs étaient positifs à l'alcool et 11% aux stupéfiants", comme l'indique le bilan de la Sécurité routière.
Stellantis France, leader sur le marché avec son modèle Citroën Ami, se réfère aux normes de sécurité en vigueur pour les quadricycles légers à moteur. L’entreprise met en avant que ces véhicules offrent une solution de mobilité à ceux qui n'ont pas d'autres alternatives, comme un scooter ou un vélo électrique. Toutefois, la responsabilité prudente et éclairée des jeunes conducteurs n’est pas à négliger.
À mesure que l'utilisation des voitures sans permis augmente, il devient essentiel d'engager un dialogue sur la sécurité routière. Les jeunes, attirés par la liberté que procure la conduite, doivent aussi être conscients des responsabilités qui l'accompagnent. Ces véhicules, bien que pratiques, nécessitent une vigilance de tous les instants.